(BFI) – Alors que se profile à l’horizon le déconfinement qui permettra à chacun de nous de reprendre une vie normale même si des précautions multiples devront être prises afin d’éviter une deuxième vague de pandémie, rien n’est plus important, nous semble-t-il, que de réfléchir de façon très concrète à la relance indispensable de l’économie nationale.
Déjà durement impactée par l’effondrement brutal des cours de l’« or noir » ces dernières années, celle-ci a en effet plongé, comme on dit, dans le rouge provoquant une réduction des activités dans tous les secteurs, un assèchement des moyens financiers, une hausse du chômage et un risque d’explosion à long terme des dépenses publiques sans précédent. L’impact économique en elle-même se chiffrant à environ 800 milliards si on s’en tient au premier bilan dressé par Louis Paul Motaze, ministère camerounais des Finances, le 13 mai dernier. L’activité économique en est berne avec la chute des recettes douanières et fiscales ainsi que les effets conjugués de la chute des prix des matières premières et des cours du pétrole. D’où la nécessité, aujourd’hui, de réfléchir aux mesures qui permettront d’inverser le courant et donc de relancer très vite la production, le commerce, l’investissement qui seront les meilleures armes de cette relance individuelle et collective.
Les plus hautes autorités de l’Etat se préoccupant de cette question, il leur revient d’envoyer des messages clairs et concrets aux acteurs économiques petits et grands, riches et moins riches sur qui reposera le redressement attendu. Et c’est d’ailleurs ce qu’elles font comme en témoignent les messages envoyés de différentes façons à la société civile, ces dernières semaines, messages qui ont été perçus clairement par celles et ceux auxquels ils s’adressaient.
Qu’il nous soit permis, cependant, d’insister ici sur le rôle essentiel que peuvent jouer dans ce contexte très particulier les artisans, les petites et moyennes entreprises, les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs, bref les hommes et les femmes qui ne disposent pas de moyens puissants pour agir, mais qui ont un savoir-faire irremplaçable et qui sont totalement immergés dans l’économie de base. Disposant de faibles moyens financiers, ils vont avoir le plus grand mal à développer leurs activités, mais si l’Etat, les administrations, les collectivités locales, les banques leur apportent le soutien nécessaire, ils contribueront de façon décisive à la relance que nous espérons tous.
Le temps est venu, indiscutablement, de privilégier les acteurs économiques les plus modestes.
Bertrand Abegoumegne