(BFI) – Les premiers indices sur les performances financières de Société Générale CI en 2020 ne sont pas mauvais, mais inquiètent tout de même. Il faudra que la Banque se montre généreuse si sa vision est de maintenir sa base de petits investisseurs.
Société Générale Côte d’Ivoire pourrait mettre fin à au moins 4 années de croissance à deux chiffres pour son produit net bancaire (PNB), l’équivalent des revenus de ventes de services dans le secteur bancaire. Selon la présentation des résultats de l’exercice 2020 publiée par sa maison mère basée en France, le premier établissement de Côte d’Ivoire en termes de crédit à la clientèle a réalisé un PNB de 240 millions d’euros.
Pris en francs CFA, cela fait un total de 157,43 milliards. Il est en progression de 4,7% comparé à celui de 2019 qui était de 150,3 milliards FCFA. Ce chiffre est difficile à confirmer sur le plan local pour le moment, car Société Générale Côte d’Ivoire comme de nombreuses entreprises de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan ne publie pas ses résultats annuels au plus tôt.
Dans sa dernière communication financière qui porte sur les résultats du premier semestre 2020, l’entreprise a déclaré un PNB de 79 milliards de francs CFA, en hausse de 11% comparé à celui de 2019. Ainsi, c’est le second semestre, dont on n’a pas encore les résultats qui aurait enregistré une contreperformance. Cette période était celle de la reprise post-covid-19 dans le monde. Mais en Côte d’Ivoire, elle a été marquée par une élection présidentielle sensible et incertaine qui s’est tenue au mois d’octobre.
Les investisseurs qui ciblent cette valeur sur la BRVM seront attentifs au résultat net final et surtout à l’annonce des dividendes. Parce que Société Générale CI a une politique restrictive des dividendes, elle ne séduit pas autant le marché que ses concurrentes cotées sur le marché financier de l’UEMOA. Rappelons que sur le premier semestre de 2020, son bénéfice net a progressé de seulement 1%.
Le titre a perdu jusqu’à 41,8 % de sa valeur sur les 5 dernières années, selon des données publiées par Capital IQ. Mais l’analyse fondamentale au-delà de sa politique des dividendes permet de voir un émetteur solide qui tient bien son rôle de leader sur son marché. Avec une valeur boursière (PER) qui représente 3,7 fois son bénéfice de 2019, on peut émettre l’hypothèse que l’entreprise est sous-évaluée.
Ses concurrents d’envergure et de performances moins solides affichent un PER moyen de 8x. Aussi, Société Générale CI peut compter sur une importante réserve de cash et équivalent, dont le montant était estimé à 292 milliards FCFA à la fin du mois de juin 2020. Mais ces avantages comparatifs ne suffisent pas à eux seuls pour progresser en bourse. Il faudra mieux faire que de promettre 3,8 FCFA pour chaque 100 francs investis sur les actions de la Banque.