(BFI) – Le coordonnateur du Forum sur la Gouvernance de l’Internet Afrique centrale a émis le vœu de création d’une base de données sous régionale lors des assises placées sous le haut parrainage de S.E Paul Biya, président de la République du Cameroun. Le FGI A-C s’est tenu au Palais de congrès de Yaoundé sous la présidence de madame le ministre des postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng du 30 août au premier septembre 2023.
Pendant trois jours de travaux intenses, experts, universitaires et société civile se sont concertés pour trouver des solutions en matière d’inclusion numérique dans la sous-région Afrique centrale. Entend que coordonnateur de ce Forum sur la Gouvernance de l’internet zone Afrique centrale, quels sont vos impressions?
J’ai une satisfaction énorme parce que tout ce qui a été prévu au programme a été réalisé. Nous avons eu des intervenants et experts de pointes, des débats très élevés et même les participants ont été à la hauteur. On peut se rendre compte que les différentes entités impliquées dans le processus, à savoir le gouvernement, la société civile, le secteur privé, les entreprises privées et cetera ont trouvé leur compte parce que notre objectif était de donner l’opportunité à ces personnes de bien s’outiller dans le domaine du numérique et se préparer à beaucoup de compétitions afin d’être des acteurs dynamiques et non des acteurs passifs. Aujourd’hui, avec tout ce qu’on a pu entendre, on se rend compte que la population est en train de bouger. Il y a des préoccupations et en même temps des débuts de solutions.
Le nom du Burundi est revenu plus d’une fois entant que modèle dans l’inclusion numérique en Afrique centrale. Est-ce à dire que tous les autres pays de l’Afrique centrale doivent s’en inspirer ?
Tous les pays, en fait, devront servir d’exemple. Parce que chaque pays a des points. On ne peut pas comparer tous les pays parce qu’il y a le secteur de la densité qu’il faut prendre en compte. Au Cameroun, par exemple, lorsqu’on parle de 25 km de fibre optique, ce n’est pas la même chose dans un pays où en faisant 10km de fibre optique, le pays est bouclé. Ce n’est pas pareil. Donc, on ne saurait les comparer en parlant d’infrastructures. Je pense que la différence se situerait au niveau de l’implication des acteurs dans le processus; et c’est à cela que s’attèle le Forum sur la gouvernance de l’internet.
C’est de dire que chacun à son niveau devra faire quelque chose pour permettre que les choses bougent. Le Forum de l’Internet n’est pas seulement une affaire d’experts, c’est aussi une affaire de la population. Parce que si l’internet fonctionne, ce sera au profit de la population. Si celle-ci n’est pas à l’aise, cela veut dire que ceux qui sont supposés apporter ce service n’ont pas réussi à accomplir leur mission. Nous sommes là pour aider, faire le relai, essayer d’écouter, apporter des solutions et susciter l’implication de ceux qui doivent aider la population.
Lors de la plénière d’ouverture vous avez exhorté les pays membres de la Cémac à mettre sur pied une base de données sous régionale. Est-ce que certains pays appartenant à plusieurs organisations, notamment le Rwanda, le Burundi ne courent pas le risque de voir leurs données éparpillées un peu partout ?
C’est une histoire d’accords entre les États, une relation de confiance. Ce n’est pas parce qu’on appartient à d’autres espaces sous régionaux qu’on ne va pas s’associer à une autre. Il s’agit, là d’une question de relations d’intérêts. Si, par exemple, à l’Est, je sens mon intérêt, je rejoindrai l’organisation. C’est ça la société. Il suffit juste que les gens puissent regarder dans la même direction et puissent comprendre avec beaucoup d’intérêt que la protection de la vie de l’individu est fondamentale. La question de la souveraineté est quelque chose de très important pour les citoyens.
Et on ne peut pas garder les données des citoyens n’importe où. Il vaut mieux garder vos données là où vous avez le contrôle. Je prends certains exemples, il y a un pays dans notre sous-région qui a eu le courage d’aller héberger ses données ailleurs, à travers la gestion de son nom de domaine. Nous avons mené une action dans d’autres cadres pour dire à ce pays que ce n’était pas une bonne chose car les données de ces citoyens sont en train d’être utilisées ailleurs. Le fait donc de créer un data sous régional va permettre de conduire ces efforts et d’éviter l’éparpillement. Vous voyez que partout on assiste à des micros data centers. C’est de l’argent qu’on ne gaspille pour rien. Alors que si nous avons un data center sous régional et avec peut-être un autre centre annexe, pour prévoir des imprévus, nous pourrons parvenir à certains objectifs non atteints jusqu’à présent.
Les Télécentres Communautaires polyvalents sont toujours considérés comme une solution pour résoudre l’épineuse question de la fracture numérique dans certains pays comme au Cameroun. Sauf que le projet tarde à y prendre véritablement son envol. En 2021, le projet a été rebaptisé TCP new-look. Mais deux ans après, on marque toujours le pas sur place. Est-ce qu’on peut dire que cette fois, la mayonnaise a pris et que c’est la dernière fois qu’on en parle au Cameroun comme projet d’avenir ?
Non, on ne peut pas dire que soit la dernière fois. Le réseau communautaire est une quête permanente de projets. Parlant du Réseau communautaire, ce n’est pas seulement une affaire de l’Afrique. C’est en fait tout ce qui peut aider à mutualiser les efforts tout en minimisant les couts pour favoriser l’accès. On a les Télé centres communautaires d’une part. C’est un des outils qui aide à développer le Réseau communautaire. on a les points d’échanges qui existe et permettent de mutualiser le trafic pour minimiser les coûts et favoriser les accès . L’une des choses qui est très importante en matière de mise en place des points d’ échange c’est qu’on peut quand même sécuriser en cas de coupure. C’est-à-dire qu’il peut arriver que le réseau soit coupé ailleurs, et dans ce cas, le réseau communautaire va toujours fonctionner. Il y a toujours une différence lorsque les gens se mettent ensemble pour travailler. Deux plus deux font quatre. Mais en matière de fusion, deux plus deux peuvent équivaloir à cinq pourquoi pas à six. Les économistes disent « un plus font trois ». C’est exactement vers là qu’on tend.
Source : DIGITAL Business Africa