(BFI) – Reprise par le groupe Sunu en 2018, alors que la banque était au point mort, la BPEC, devenue Sunu Bank, premiers pas de l’assureur sénégalais dans l’univers bancaire, tente de remettre les pendules à l’heure. Les nombreuses pertes cumulées depuis 2008, date du dernier versement de dividendes par la banque, ont été épongées en deux ans, au sacrifice de Sunu group et des petits actionnaires dont les investissements ont perdu de la valeur. Mais, il s’agit surtout d’un début de succès pour Myriam Adotevi, DG de SUNU Bank Togo, depuis la prise de contrôle par le groupe dirigé par Papa Pathé Dione. L’ex-patronne de BGFI Bénin revient pour Togo First, sur une année 2020, particulièrement satisfaisante pour la banque togolaise, qui ouvre les perspectives d’un renouement avec le dividende.
Malgré la crise sanitaire, SUNU Bank vient d’annoncer un bénéfice de 249 millions FCFA, son premier profit depuis la reprise de la BPEC par SUNU Group. Quels sont les principaux leviers qui ont porté cette performance ?
Ce résultat bénéficiaire a été rendu possible grâce à la stratégie déployée depuis l’entrée du groupe SUNU. La progression des activités (financement des particuliers, professions libérales, PME et grandes entreprises) a été accompagnée d’une maîtrise des charges, et d’une maîtrise du coût du risque. Les dernières années ont été des années d’investissement et de remise à niveau de la banque, avec entre autres le développement du digital (WhatsApp Banking) pour permettre d’être plus performante et offrir de meilleurs services à la clientèle.
SUNU Bank, qui hérite des passifs et actifs de la BPEC, détient l’un des plus petits portefeuilles de crédits du secteur bancaire togolais. Que prévoyez-vous pour augmenter votre contribution à l’économie ?
Effectivement, le portefeuille de crédit paraît faible, mais il est à rappeler qu’historiquement, SUNU Bank a hérité d’un portefeuille majoritairement composé de clients particuliers ; les volumes de financement de cette clientèle ne sont pas ceux qui permettent des encours importants. Cependant, depuis 2019, nous finançons de plus en plus de PME, nous intervenons également dans le monde agricole et nos offres s’adressent également aux grandes entreprises. L’encours de nos crédits a connu une croissance de plus de 50% de 2018 à 2020.
Vous avez effectué un coup d’accordéon en 2020, en réduisant vos fonds propres et en augmentant dans la foulée votre capital. Quelle était la pertinence de cette opération ? Quel est son impact sur le nouvel actionnaire principal SUNU Participations Holding ? Qu’en est-il des petits porteurs ?
La réduction de capital, suivie de l’augmentation a été rendue nécessaire pour être conforme aux réglementations bancaires et de l’OHADA, relatives au niveau des fonds propres et du capital social. Elle a permis d’absorber une grande partie du report à nouveau négatif précédemment accumulé. C’est le nouvel actionnaire qui a enregistré la plus grosse perte avec la réduction de capital, et c’est uniquement ce même actionnaire qui a contribué seul à l’augmentation de capital, obligatoire pour permettre à SUNU Bank de respecter le niveau minimal de représentation des fonds propres. Quant aux petits porteurs, comme expliqué lors de l’Assemblée Générale qui s’est tenue en 2020, l’opération effectuée a réduit la valeur de leurs actions, mais leur permet d’espérer également à court terme une distribution de dividendes ; il est à noter que les niveaux précédents des valeurs étaient amenuisés par le niveau fortement négatif du report à nouveau.
Votre report à nouveau négatif de 11 milliards FCFA en 2019, est passé à – 15 millions en 2020, année qui s’est soldée par un résultat bénéficiaire de 249 millions. Quelles perspectives cette amélioration ouvre-t-elle pour les actionnaires ?
Le report à nouveau est effectivement passé de – 11 milliards en 2019, à – 265 millions en juin 2020, du fait de l’opération réduction/augmentation de capital. Avec le bénéfice de 250 millions FCFA de l’exercice 2020, ce report à nouveau passe à présent à – 15 millions FCFA.
Ceci ouvre de meilleures perspectives pour une distribution de dividendes aux actionnaires. Il faut noter que les petits porteurs ont été depuis plusieurs années les véritables parents pauvres de cette aventure. En effet, depuis 2008, il n’y a pas eu de paiement de dividendes. Le Groupe SUNU, en reprenant la gestion de la banque, leur a promis de tout mettre en œuvre pour renouer avec les résultats positifs et verser de ce fait des dividendes. C’est ce qui est en train d’être réalisé avec le concours de tout le personnel de la banque, qui a été renforcé avec de nouvelles recrues, et grâce à l’appui technique du Groupe SUNU.