(BFI) – Entre la décision de procéder à la fabrication de la Chloroquine, la promotion du télétravail et le confinement, les autorités ont annoncé le renforcement des mesures pour barrer la voie à la propagation du Coronavirus alors que les premiers impacts économiques se font déjà ressentir.
Le dernier décompte du Ministère de la Santé publique faisant état de 730 cas testés positifs pour 10 décès démontre clairement une tendance vers la propagation de la maladie, indépendamment des mesures prises par le Gouvernement camerounais pour stopper l’évolution du COVID-19.
Au terme de la réunion interministérielle le 09 avril 2020, le Premier ministre Chef du Gouvernement Joseph Dion Ngute, a annoncé le renforcement des mesures sanitaires et sécuritaires en signe de riposte contre le Coronavirus.
A partir du lundi 13 avril 2020, généralisation du port du masque dans les espaces ouverts public ; la production locale des médicaments, des tests de dépistage, des masques de protection et de gels hydroalcoliques; l’ouverture des centres spécialisés dans toutes les régions du pays bien que six sur dix soient attentes actuellement par la pandémie ; l’intensification de campagne de dépistage ; l’intensification de la campagne de sensibilisation dans les langues officielles et locales ; la poursuite des activités essentielles de l’économie ; la sanction systématique de tout contrevenant aux mesures de restriction en vigueur et de confinement imposé aux personnes à risque.
Déjà, le 17 mars 2020, les autorités avaient pris treize mesures fortes au rang desquelles, la suspension des écoles, le confinement de la population et la régulation des activités notamment dans les secteurs des transports et du commerce, ainsi que la suspension des réunions ou rassemblements de plus de cinquante personnes pour lutter contre le COVID-19.
Une actualité qui amené plusieurs entreprises à s’arrimer au télétravail, en vue de limiter les déplacements des personnes, dont le contact physique constitue l’un des motifs de contamination.
La dernière actualité en date, c’est la décision du Chef de l’Etat autorisant le Ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation à procéder à la fabrication des médicaments, notamment la Chloroquine, mais aussi, les masques et les gants de protection et le gel hydroalcolique qui constituent des éléments de riposte contre la propagation de la pandémie.
S’il est vrai qu’il faudra observer l’évolution de la situation pour se faire une idée plus précise de l’impact économique liée à cette crise sanitaire, certains indicateurs sont défaveur de l’outil de production.
Le secteur bancaire a par exemple suspendu l’octroi des crédits, surtout pour des promoteurs des PME dont on connaît déjà des difficultés y compris en temps normal pour accéder aux crédits bancaires. Dans la foulée, plusieurs entreprises ont mis des collaborateurs en congés techniques, tandis que l’on susurre déjà dans certaines entreprises, des licenciements pour motifs économiques à cause du COVID-19
Le mouvement patronal Entreprises du Cameroun (ECAM) propose au Gouvernement de créer un Fonds de garantie pour les PME (Petites et moyennes entreprises) contenant à la fois des mesures de financement et fiscales en vue de soutenir ces entreprises qui représentent plus de 90% du tissu économique du pays pour plus de 35 % de contribution au PIB (Produit intérieur brut).
Alors que la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) s’attend au mieux à une régression et au pire à une récession économique dans la sous-région, le Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM) entrevoit aussi de sombres perspectives pour l’économie nationale.
Déjà avant le COVID-19, le bilan dressé par cette organisation patronale sur l’activité économique au précédent trimestre ressort globalement que « 75% des chefs d’entreprises ont observé soit une stagnation, soit un ralentissement de leurs activités, contre 65% au cours du trimestre précédent ».
André Noir