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Le Cameroun mise sur l’interconnexion des réseaux locaux pour améliorer l’accès à l’électricité

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(BFI) – Le projet de transformer les différentes structures en un seul bloc va connaître une accélération avec les 252 milliards de Fcfa accordés par la Banque mondiale au Cameroun.

L’interconnexion des réseaux Sud et Nord dans le secteur de l’électricité au Cameroun est un projet sur lequel le ministère de l’Eau et de l’Energie (MINEE) travaille activement, en collaboration avec les autres acteurs du secteur. A ce jour, il existe trois différents réseaux au Cameroun, fonctionnant avec des fortunes diverses. Le Réseau Interconnecté Sud (RIS) dispose d’un important parc de production hydroélectrique alors que les Réseau Interconnecté Nord (RIN) et Est (RIE) font face à un déficit de production et un faible taux d’accès à l’électricité, alimentant les populations essentiellement avec des centrales thermiques qui coûtent cher à l’Etat. Pour le RIN par exemple, ce sont quelque 14 milliards de Fcfa qui sont dépensés chaque année pour la fourniture en gasoil.

Il est donc question de l’interconnexion de ces réseaux. La semaine dernière, ce projet a connu un coup d’accélérateur. Le Groupe de la Banque mondiale, au cours de son conseil d’administration, a approuvé le financement, à hauteur de 358 millions de dollars (environ 252,5 milliards de Fcfa) pour le Cameroun, dans le cadre du projet d’interconnexion électrique entre le Cameroun et le Tchad. Selon des responsables au Minee, il s’agit du financement complet de la composante nationale de ce projet qui vise la construction d’une ligne de transport de 560 km entre la future centrale de Nachtigal (en cours de construction avec une puissance attendue de 420 Mégawatts) et la ville de Ngaoundéré pour interconnecter le RIS et le RIN. Par ailleurs, les travaux d’interconnexion entre le RIS et le RIN, lancés en fin 2019, se poursuivent sur le terrain. Selon Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’Eau et de l’Energie, les premiers pylônes y afférant ont déjà été érigés, notamment sur la ligne 225kV Ahala-Abong-Mbang.

Les retombées de l’interconnexion

La mise en commun de ces deux principaux réseaux ne sera pas sans impact, tant sur les populations que sur l’Etat. Sur le plan social, les populations, notamment celles des trois régions septentrionales, auront un meilleur accès à l’électricité, avec un renfort venu des barrages. Par ailleurs, grâce au Projet d’électrification rurale et d’accès aux régions sous-desservies (Perace) dont la convention de financement a été signé le 12 juin 2020, le taux d’accès à l’électricité va augmenter dans plus de 500 nouvelles localités du septentrion, avec un objectif de réaliser 100 000 nouveaux branchements. Les poteaux bois actuellement utilisés seront remplacés par les poteaux en béton, limitant ainsi les incidents liés aux chutes diverses qui occasionnent les coupures.

Sur le plan économique, l’arrêt définitif des centrales thermiques de Garoua, Maroua et Kousseri va permettre à l’Etat de faire des économies de 14 milliards de F par an en termes de carburant. Ce qui aura un effet sur les tarifs.

Quid du volet sous régional

Concernant la composante RIN-Tchad, cette interconnexion comprendra la construction d’une ligne de transport de 225 kV de 1024 km entre Ngaoundéré et N’Djamena, via Garoua, Maroua, Yagoua, Kousseri, Bongor et Ngelendeng avec des postes électriques dans chacune de ces villes. Elle est financée à hauteur de 150 milliards de F par la Banque africaine de développement. L’exportation de l’hydroélectricité vers le Tchad, qui utilise majoritairement les combustibles fossiles comme moyen de production d’électricité, sera une importante source de revenus pour le Cameroun.

Bouba Yankréo

Rédaction
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