(BFI) – La responsabilité, au moins morale, de la Chine dans la propagation de la pandémie du Covid-19 ne fait aucun doute ainsi que cela était déjà démontré en avril 2020 dans une tribune sur Le Figaro : «Nous devrons exiger de la Chine une réparation du préjudice subi». Le régime chinois a caché la vérité et permis la propagation d’un coronavirus qui aurait pu être éradiqué avant qu’il ne sorte de la ville de Wuhan et de la Chine. Selon la journaliste Joséphine Ma du journal de Hong Kong South China Morning Post qui a pu accéder à des documents gouvernementaux confidentiels : «Le premier cas confirmé de Covid-19 en Chine remonte au 17 novembre». Puis 9 patients étaient identifiés fin novembre 2019 et 27 à la mi-décembre 2019. Mais la dictature chinoise a préféré museler la presse et la parole médicale. Dans l’article « La mort d’un médecin spécialiste du coronavirus provoque un tollé en Chine » publié le 7 février 2020 dans le New York Times, la journaliste Li Yuan décrivait la protestation en Chine après la mort du Docteur Wenliang, arrêté par le pouvoir chinois pour avoir lancé l’alerte fin décembre. Par ailleurs, CNN a dévoilé le 1 er décembre 2020 un document confidentiel de 117 pages du Centre provincial de contrôle et de prévention des maladies du Hubei qui accable un peu plus Pékin.
Le gouvernement de Pékin était certainement conscient du risque de pandémie mondiale
Il est peu probable que Xi Jinping ait oublié l’épidémie de SRAS-CoV qui a tué 800 personnes en 2002/2003. Son mode de transmission interhumain, l’origine animale et le type de complication pulmonaire étaient proches. Bien que n’ignorant guère le caractère hautement contagieux du coronavirus et le risque de pandémie mondiale, Pékin a maintenu les préparatifs de la fête du Nouvel an chinois qui devait avoir lieu le 25 janvier avant d’être finalement annulée. Ces activités ont brassé une forte population et une carte interactive des déplacements dans la région de l’épicentre situé à Wuhan, publiée par le New York Times «How the Virus Got Out», nous indiquait que 7 millions de voyageurs ont quitté la ville avant le confinement ordonné le 23 janvier 2020. On ignore combien parmi eux ont ensuite propagé le virus chinois principalement en train à travers la Chine et en avion aux 4 coins du monde. Mais maintenant, le nombre officiel à l’échelle mondiale de décès directement causés par le Covid-19, atteint 2 millions auxquels il convient de rajouter les millions de malades qui succombent à des pathologies qui ne peuvent être soignées en raison de la saturation des hôpitaux. Cependant le gouvernement chinois préfère se réfugier dans le déni et n’accepte que plus d’un an après l’apparition du virus, d’accueillir une mission d’enquête de l’OMS.
Quand le pompier pyromane distribue l’aumône
La distribution en Afrique de masques, produits médicaux ou sacs mortuaires et l’aumône, ici et là, de quelques millions d’euros, qui glorifient à grand renfort médiatique une prétendue générosité chinois, ne sont pas à la hauteur des drames et de la dégradation de l’économie africaine. Selon le rapport « Africa’s Pulse», la situation va s’aggraver « La pandémie risque de faire basculer 40 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté, effaçant au moins cinq années de progrès dans la lutte contre la pauvreté. ». L’avis du président de la Banque Africaine de Développement (BAD) Akinwumi Adesina peut aussi inquiéter «l’Afrique a perdu plus d’une décennie des gains réalisés en matière de croissance économique ».
Une aide importante des institutions financières internationales pourrait s’avérer indispensable mais l’endettement important de certains pays d’Afrique auprès de la Chine et leur dépendance à Pékin, pourraient parfois compromettre ce recours. Aussi apparait-il indispensable que la Chine assume sa faute et efface au moins la dette qu’elle détient auprès de l’Afrique et qui constitue, si l’on en croit des experts, 40 % de l’endettement total africain soit environ 150 Mrds de dollars même si ce geste ne permettrait de compenser que très partiellement les dommages subis par le continent africain.
A propos de l’auteur
Francis JOURNOT est consultant, entrepreneur et ancien éditeur de presse professionnelle économique et sociale. Il est l’initiateur des projets économiques Plan de régionalisation de production Europe Afrique, Africa Atlantic Axis et International Convention for a Global Minimum
Wage.