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Des entrepreneurs camerounais misent sur les champignons

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(BFI) – Les producteurs agricoles et des filières de transformation opérant au Cameroun veulent plus de moyens financiers et techniques pour assurer la sécurité alimentaire du pays. Ils ont exprimé cette doléance lors d’une foire d’exposition à l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre 2021.

Lors de cette foire d’exposition tenue dans l’enceinte du musée national à Yaoundé, les champignons séchés ou fumés, des produits dérivés comme du thé, de la bouillie, des gels et savons de champignons ont été présentés aux visiteurs.

La filière de champignons comestibles et produits dérivés est florissante, mais n’est pas exempte de difficultés. « Nous voulons être avoir des surfaces cultivables du maïs pour avoir les rafles de maïs conséquents, il nous faut des machines pour casser ces rafles et dépulper le maïs afin de produire la bouillie à base des champignons, enfin avoir des séchoirs et les laboratoires plus modernes« , plaide Pierrette Edith Dagba, une productrice.

La plupart des producteurs bénéficient de l’accompagnement du programme d’appui au développement de la filière champignons comestibles. « On ne doit plus dépendre seulement des saisons de pluie comme on disait au village pour avoir les champignons, aujourd’hui on peut produire une semence qui est un peu plus améliorée, qui est pré-conditionnée pour le producteur« , souligne Laure Djoubissi, la coordonnatrice du programme.

Elle précise que le projet, mis en œuvre dans quatre régions du pays, permet de former environ 600 personnes par an.

D’autres projets initiés par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural attirent les jeunes producteurs. C’est le cas du Projet national d’amélioration des cultures maraîchères.

Elie Meuhafo cultive des tomates, des carottes, des oignons entre autres à Baleveng, dans la région de l’ouest. Il a reçu un matériel de près de 5 millions de francs CFA sur financement du projet. Mais selon lui, la filière a encore besoin d’être organisée. « Le producteur au Cameroun a des difficultés pour écouler sa marchandise, nous n’avons pas un prix homologué quand on arrive au marché. C’est le consommateur final qui décide du prix« , déplore-t-il.

Berlin Ngah est, quant à lui, producteur de vin, de liqueurs et de jus de fruits à base de la fleur hibiscus.

Le jeune entrepreneur déplore que l’environnement des affaires ne soit pas encore très favorable pour Limitless Agrobusiness, sa start-up. « La normalisation coûte extrêmement cher pour les petits producteurs que nous sommes, pour un produit comme le vin, il faut les papiers de l’entreprise, du produit, toutes ces analyses-là coûtent extrêmement cher, et nous sollicitons l’accompagnement des pouvoirs publics pour les start-up et les petits producteurs que nous sommes« , dit-il.

Le gouvernement a opté pour l’agriculture de seconde génération et met un accent sur l’augmentation de la production et la productivité agro-pastorale. A cet effet, les machines agricoles sont les principaux appuis aux producteurs. Mais il faut payer pour les avoir à sa disposition. « Nous proposons aux petits producteurs des machines… nous les aidons dans la conception, et pour améliorer la mécanisation, nous formons des tractoristes, des mécaniciens des machines agricoles« , explique Antoine Daka, chargé de communication au Centre national d’études et d’expérimentation du machinisme agricole.

Le Cameroun n’est pas à l’abri de la vulnérabilité sur le plan alimentaire. Les résultats d’une enquête réalisée en mars 2021 indiquent que 14 départements sur 58 sont classés « en phase de crise et vulnérabilité alimentaire », à cause du conflit dans les régions anglophones et du phénomène de déplacés internes.

Christian Trésor Adong Baliaba

Rédaction
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