(BFI) – Entre 2019 et 2020, la dette du Cameroun s’est alourdie de plus de 578 milliards de Fcfa. Désormais évaluée à 46,9% du PIB, l’endettement du Cameroun n’est pas pour rassurer les institutions financières internationales, relève EcoMatin.
Ce n’est pas encore au-delà du plafond de 70% du produit intérieur brut (PIB) que se sont fixés les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) mais il n’a visiblement pas de quoi s’en réjouir. Les derniers chiffres de la dette publique du Cameroun confirment la tendance, mainte fois décriée, vers un rythme d’endettement accéléré. Selon le « Portefeuille de la dette publique du Cameroun au 31 décembre 2020 et viabilité à l’horizon 2030 », que vient de publier la Caisse autonome d’amortissement (CAA), l’organisme chargé de la gestion de la dette publique au Cameroun, le pays affiche une dette publique évaluée à 10 334 milliards de Fcfa au 31 décembre 2020, soit 46,9% du PIB. A fin 2019, la CAA estimait la dette publique du Cameroun à 9 755,296 milliards de Fcfa. Le nouveau montant traduit donc une augmentation de 5,6%,en glissement annuel, du stock de la dette publique.
Dans sa Note de synthèse, le directeur général de la CAA, Richard Evina Obam, explique le « Portefeuille de la dette publique du Cameroun au 31 décembre 2020 et viabilité à l’horizon 2030 » prend en compte la dette des entreprises et établissements publics dans le champ de la dette publique, « conformément aux exigences de communication en la matière et aux divers engagements pris avec les partenaires ». La hausse actuelle du stock de la dette publique s’explique par « les appuis budgétaires décaissés dans le cadre de la Facilité de Crédit Rapide (FCR) accordée par le Fonds Monétaire International (FMI) afin d’aider le pays à faire face aux effets de la Covid-19, la prise en compte de nouvelles conventions de dette intérieure et des émissions plus prononcées des titres publics. »
Dans le détail, l’on apprend que l’encours de la dette publique est composé à 91,1% de la dette directe et garantie par l’Etat (dont 99,6 % de dette directe de l’Administration centrale et 0,4% de dette avalisée) et à 8,9% de dette des entreprises et établissements publics. De même, l’encours de la dette avalisée par l’Etat qui constitue les “passifs conditionnels explicites” est estimé à 28,3 milliards de FCFA en 2020, soit une diminution de 24,5% en glissement annuel. Quant aux “passifs conditionnels implicites” (dette des entreprises publiques non garanties), son encours est évalué à 929 milliards de FCFA à fin 2020 et se compose de 49,1% de dette extérieure et de 50,9% de dette intérieure.
Selon la CAA, le service de la dette publique payé de janvier à décembre 2020, hors Restes à Payer, se chiffre à 573,4 milliards de FCFA, alloués à 62,8% au règlement de la dette extérieure et 37,2% au règlement de la dette intérieure. Ce service est en diminution de 20,1% par rapport à celui de 2019, notamment du fait des allègements de dette obtenus dans le cadre de l’initiative du G20 relative à la suspension du service de la dette (Dssi), estimés à 124 milliards de FCFA de mai à décembre 2020.