(BFI) – Avant que la présidence de la République ne prescrive le report de la collecte numérique de la taxe douanière sur les téléphones, le 19 octobre, des commerçants à Yaoundé, la capitale du Cameroun, avaient déjà procédé à l’augmentation des prix des terminaux. Ils proposaient en plus des services à valeur ajoutée aux consommateurs.
C’est l’exemple d’une structure dénommée sur Twitter « Ibooh deals ». Elle a publié le 19 octobre le message suivant : « Depuis hier la taxe de 33% sur l’achat de chaque téléphone et tablette a pris lieu. Afin d’aider nos clients nous prenons en charge 20% des taxes et le client n’a qu’à payer 13% restant. Ce n’est pas une blague ».
« Ce n’est pas du tout de cela qu’il s’agit », a réagi le ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng, à ce message. Après cette réponse, « Ibooh deals » a supprimé son tweet.
Mais déjà, plusieurs témoignages font état de spéculations autour de la vente de téléphone sous le prétexte d’une taxe qui n’est même pas nouvelle. « Voilà la spéculation qui s’installe. Commerçants véreux ! Payez simplement la totalité de la taxe qui vous est exigée si vous vous souciez de vos clients », a réagi un internaute au tweet du membre du gouvernement.
Un tour à l’Avenue Kennedy, située en plein centre commercial à Yaoundé, permet de constater que plusieurs vendeurs de téléphones ont augmenté leurs prix. « Il y a une nouvelle taxe, donc nous aussi on intègre dans le prix de vente », explique un commerçant. Un autre propose aux usagers un service pour « contourner » le paiement de la taxe douanière sur les téléphones et tablettes. « Quand tu achètes le téléphone, moi je peux t’aider à ne pas payer la douane. Mais là, je prends seulement entre deux et cinq mille francs seulement par les téléphones. Je ne peux pas te dire comment je fais, mais je le fais », explique-t-il.
Pour rappel, le nouveau dispositif de collecte des droits et taxes de douane sur les téléphones et tablettes devait entrer en vigueur le 15 octobre 2020. Mais, l’annonce de cette réforme a suscité un tollé au sein de la population, qui dénonce le transfert de l’obligation d’acquitter lesdites taxes des importateurs vers les consommateurs. De leur côté, les opérateurs de mobile, qui devaient désormais prélever cette taxe sur le crédit de communication des propriétaires de téléphone non dédouané, ont émis des critiques au plan technique, opérationnel et règlementaire.
Au final, la présidence de la République a instruit, le 19 octobre, au Premier ministre, de faire surseoir à la mise en œuvre de la collecte par voie numérique des droits de douane et taxes sur les téléphones et terminaux importés et de soumettre un mécanisme plus approprié de recouvrement desdits droits de douane et autres taxes.
Investir au Cameroun