(BFI) – Paul Biya, le chef de l’État du Cameroun a signé ce 14 décembre un décret portant création de la Société nationale des mines (Sonamines). Le texte présidentiel indique que la Sonamines est « une société à capital public, ayant l’État comme actionnaire unique ». Mais précise le décret, « l’actionnariat de la Sonamines peut être ouvert à d’autres entités publiques ou privées ». Les statuts de cette nouvelle entreprise publique en attente fixeront son capital ainsi que les modalités de participation audit capital.
Du décret, on sait déjà que la Sonamines a pour mission de développer et de promouvoir le secteur minier et de gérer les intérêts de l’État dans ce domaine. Les hydrocarbures, qui sont de la compétence de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), et les carrières, dont la gestion devra incomber aux communes conformément au Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD), sont exclus du champ de compétence de la nouvelle structure.
Dans les détails, la nouvelle société est chargée notamment de réaliser l’inventaire des indices miniers en liaison avec les autres administrations et organismes compétents ; de mener les activités d’exploration et d’exploitation des substances minérales ; d’assurer la mise en œuvre des mesures relatives à la restauration, à la réhabilitation et à la fermeture des sites d’exploitation miniers ; de prendre des participations dans les domaines dans les sociétés exerçant dans le domaine de l’exploration, de l’exploitation, de la commercialisation, du traitement et de la transformation des substances minérales par voie d’apports, de commande, de souscriptions, achat de titres, etc.
Cette société, placée sous la tutelle du ministère en charge des mines, est créée dans un contexte où l’exploitation minière est problématique au Cameroun. En effet, selon le Cadre d’appui à l’artisanat minier (Capam), le Trésor public camerounais perd chaque mois environ un milliard de FCFA à cause de la dissimulation des ressources produites par les sociétés minières. En plus, selon le ministère des Mines, seuls 40% du potentiel minier du Cameroun est connu des pouvoirs publics.