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Soutenir les PME dans le primaire et le secondaire pour dynamiser l’économie camerounaise

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Pourtant, 77% de ces entreprises évoluent dans le secteur tertiaire (commerce, services), tandis que le secondaire (industrie, transformation) et surtout le primaire (agriculture, élevage, pêche) restent largement sous-représentés. Cette structuration limite la création de valeur ajoutée et la diversification économique du pays.

Malgré ce potentiel, les PME camerounaises sont confrontées à des obstacles structurels majeurs. L’accès au crédit bancaire reste limité : en 2022, elles n’ont capté qu’environ 22% de l’offre totale de crédit, alors qu’elles représentent plus de 99% du tissu entrepreneurial. De plus, la majorité des financements bancaires sont orientés vers le secteur tertiaire, jugé moins risqué et plus rentable à court terme, au détriment du primaire et du secondaire. Cette situation s’explique par la perception de risques élevés dans l’agriculture et l’industrie, le manque de garanties et la faible structuration des projets dans ces secteurs.

À ces difficultés d’accès au financement s’ajoutent les retards de paiement, notamment de la part des grands clients publics et privés, qui fragilisent la trésorerie des PME et compromettent leur capacité à investir ou à honorer de nouvelles commandes. L’environnement concurrentiel, l’accès limité aux marchés structurés et les exigences croissantes en matière de qualité et de normes internationales représentent également des freins importants à leur développement.

Pour rééquilibrer cette dynamique et stimuler la croissance, il est essentiel de favoriser l’investissement des PME dans les secteurs primaire et secondaire. Plusieurs pistes sont envisageables dans le contexte camerounais.

Mettre en place une politique publique forte qui oriente et incite les PME à s’engager dans ces secteurs stratégiques. Cela passe par des mesures fiscales attractives, telles que des allègements d’impôts pour les PME investissant dans le primaire et le secondaire, ou des exonérations ciblées sur les premières années d’activité.

Créer ou renforcer des fonds publics dédiés au financement des activités productives, proposant des prêts à taux bas pour les investissements dans l’agriculture, l’agro-industrie ou la transformation locale. Ce type de dispositif permettrait de réduire le coût du capital et de faciliter l’accès aux ressources pour les entrepreneurs.

Instaurer des quotas ou des réserves de parts de marché pour les entrepreneurs nationaux dans l’exploitation agricole, minière ou forestière, afin de garantir une meilleure participation des PME locales à la création de valeur et à la gestion des ressources naturelles.

Réduire ou supprimer les droits de douane sur les équipements de production locale et les intrants industriels, afin de rendre les investissements dans la transformation plus compétitifs et accessibles pour les PME.

Mettre en place des dispositifs de location ou de mise à disposition de terrains à des conditions avantageuses pour les entrepreneurs nationaux souhaitant s’installer dans le primaire ou le secondaire, afin de lever l’un des principaux freins à l’investissement productif.

Développer des programmes d’enseignement technique et professionnel, des incubateurs sectoriels et des centres pilotes pour former les entrepreneurs aux métiers de la production, de la transformation et de la gestion industrielle. Cela permettra d’orienter les jeunes et les porteurs de projets vers les filières porteuses.

Mettre en place des avantages fiscaux pour les institutions financières qui accordent des crédits aux PME du primaire et du secondaire, afin de réorienter les flux de financement vers les secteurs productifs, traditionnellement sous-financés au profit du tertiaire. Pour la question prioritaire de la solidité de la trésorerie, des solutions innovantes émergent pour soutenir la trésorerie des PME.

Yellow, par exemple, propose un service de financement rapide des factures : les entreprises peuvent soumettre leurs créances et obtenir un paiement en trois jours, contre des délais d’attente pouvant aller jusqu’à 90, voire 120 jours. Ce mécanisme permet aux PME de disposer rapidement de liquidités, de renforcer leur capacité à investir et d’honorer leurs engagements, tout en saisissant de nouvelles opportunités de croissance.

Ces mesures, portées par une feuille de route conjointe entre le gouvernement et le secteur privé, visent à renforcer la capacité de production locale, à diversifier l’économie et à favoriser l’émergence d’un tissu industriel et agricole solide au Cameroun.

Rédaction
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