(BFI) – Les acteurs de cette activité doivent davantage se faire accepter des populations pour remonter le taux de pénétration qui est de 0,96 % du Pib à ce jour.
Le secteur des assurances aujourd’hui c’est 28 compagnies, dont 17 pour les branches dommages et 11 pour les branches vie et capitalisation ; un chiffre d’affaires global pour l’année 2018 de 207,26 milliards de Fcfa. Le réseau de distribution est constitué de 105 agents généraux, 137 sociétés de courtage et 118 mandataires salariés ; le montant des prestations payées aux assurés et autres bénéficiaires des contrats d’assurances est de 93,79 milliards, soit une progression de 11,84% par rapport à 2017.
Des données qui donnent à espérer quant à l’évolution de ce secteur au Cameroun. Secteur dont le taux de pénétration est de l’ordre de 0,96% du PIB en 2018. « Une certaine méfiance des populations vis-à-vis des assureurs consécutivement aux lenteurs observées dans les processus d’indemnisation des assurés y est pour beaucoup et constitue un frein à l’essor significatif de cette industrie », indique Blaise Ezo’o Engolo, directeur des assurances au ministère des Finances. L’un des chantiers à entreprendre par les assureurs devraient donc permettre de mieux faire connaître l’activité au public mais surtout d’améliorer la relation assureurs-populations.
L’autre action que les acteurs gagneraient à mener est l’élargissement des instruments de préservation du potentiel économique des Etats, par l’institution de nouvelles obligations d’assurances, tel que le recommande les récents travaux du Comité des experts de la conférence interafricaine des marchés d’assurance (CIMA) et de la Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines (FANAF). Aussi la réforme du capital social des compagnies d’assurances décidée en 2016 par le Conseil des ministres en charge des assurances des 14 pays membres de la CIMA, qui fixe l’augmentation du capital social minimal des sociétés anonymes d’assurances de 1 milliard à 5 milliards de Fcfa, et de celle des sociétés mutuelles de 800 millions à 3 milliards de Fcfa à l’horizon 2021, se poursuit-elle. A ce jour, renseigne-t-on à la direction des assurances, sur les 28 structures existantes, 25 sont à jour pour la première phase d’augmentation du capital et deux seulement sont en cours de régularisation et l’autre en cours d’absorption.
Il y a également eu entretemps la réforme du droit de timbre automobile qui est désormais payé au niveau des assureurs en même temps que la souscription de la police d’assurance conformément à la loi de finances 2017. La convention IDA (indemnisation directe des assurés) est une autre réforme mise en œuvre. Ce protocole mis en place par les compagnies d’assurance pour accélérer le règlement des sinistres dans un délai de 15 jours prioritairement pour les sinistres plafonnés à 500 mille Fcfa. Avec ces innovations, le secteur des assurances pourra alors proprement réaliser ces trois principales missions que sont : la préservation du potentiel économique national à travers le remplacement des biens détruits et la protection/assistance du capital humain ; le règlement entier des sinistres dus dans les délais acceptables ; la mobilisation de l’épargne et le financement de l’économie nationale.
André Noir