(BFI) – Plusieurs fois annoncée, la relance du train express de la société de transport ferroviaire du Cameroun tarde à se préciser.
Le Transcam 1 et 2, assurant la liaison Douala-Yaoundé et Yaoundé-Ngaoundéré poursuit son trafic marchandises et passagers malgré des déraillements occasionnels dont le dernier est intervenu le 3 décembre 2020 sur le tronçon Douala-Yaoundé. Annoncée en octobre 2020, la reprise de l’Intercity, train rapide de la Camrail. (Cameroon Railways), concessionnaire du chemin de fer camerounais, n’est malheureusement pas encore effective. Au sein de cette entreprise filiale du Groupe Bolloré, on reste peu diserts sur ce retard de redémarrage, après plus de 4 ans d’interruption. Après le grave déraillement du 21 octobre 2016, la Direction générale de la Camrail avait en effet décidé de suspendre les navettes de l’Intercity. Pourtant quelques signaux concrets annonçaient l’imminence d’un retour à la normale : acquisition de nouvelles locomotives, réfection des voies, acquisition de nouvelles voitures ou la réhabilitation des wagons etc… Le sujet avait d’ailleurs été sérieusement évoqué lors de la 35ème session du Comifer, le Comité interministériel des infrastructures ferroviaires, présidé par le Ministre des transports, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe.
Négociations
La Camrail dispose pourtant de 36 nouvelles voitures-voyageurs pour le redémarrage de l’Intercity. 1,1 milliards de FCFA ont ainsi été déboursés pour enrichir et moderniser sa flotte ferroviaire (un bar restaurant, quatre wagons de 1ère et 2ème classe, un fourgon générateur, et un fourgon pour bagages et colis). Dans le cadre de la Convention de partenariat liant l’Etat du Cameroun à la Camrail, le gouvernement camerounais a fourni quatre locomotives au concessionnaire. Lors de la présentation du budget 2021 de son département ministériel devant le parlement, le Ministre des transports est revenu sura relance du train express Intercity. De bonnes sources, des tests auraient même été effectués avec succès pour le redémarrage des nouvelles rames.
Sauf que, d’après des responsables de la Camrail et du Ministère des transports, des pourparlers et derniers réglages sont en cours concernant la vitesse de ligne et le temps de transport (4h 45 minutes au lieu de 3h30 minutes entre Douala et Yaoundé), les prix des titres de transport et les différents arrêts se parcours. «l’Etat du Cameroun voudrait éviter les erreurs du passé, mais aussi veiller au confort et à la socialisation des prestations voyageurs de la Camrail», a révélé une source digne d’intérêt au Ministère des transports. Autre fait justifiant le retard pris sur la relance du train Intercity, les négociations portant sur la conclusion du Plan quinquennal n°2, entre le Cameroun et la Camrail. Négociations en voie de finalisation pour une exécution dès 2022, apprendra-t-on encore.
Chiffres à la baisse
Rappelons que depuis la catastrophe d’Eseka, au bilan officiel de 79 morts et 600 blessés, la Camrail enregistre avec le Transcam 1 et 2 un flux de transport passagers de moins de 1000 personnes annuellement. La filiale de Bolloré a par ailleurs réalisé un résultat négatif de -5,6 milliards de FCFA, et un chiffre d’affaires de 39,7 milliards de FCFA en 2018. La société Camrail est issue de la mise en concession des chemins de fer du Cameroun, initiée par le Gouvernement camerounais dans le cadre de son programme de relance économique.
Le processus de mise en concession qui a démarré en janvier 1996, a vu son épilogue avec la signature le 19 janvier 1999 de la convention de concession et le démarrage effectif des activités de Camrail le 1er avril 1999.