(BFI) – Au cours des deux derniers mois, créanciers locaux et étrangers observent les dispositifs et paiements à échéance attendue que réalisent le Trésor public.
Qui paie ses dettes s’enrichirait. L’Etat du Cameroun ces jours-ci semble davantage entendre et mettre en pratique le dicton… Il y a eu d’abord le 16 octobre 2024, un communiqué du ministre des Finances, Louis Paul Motaze, appelant les créanciers de la dette flottante (à plus ou moins court terme) de l’Etat reconnus comme tels à fournir les pièces justificatives qui permettront leur désintéressement effectif. Il s’agit notamment pour les fonctionnaires des éléments de salaires, frais de mission, d’encadrement pour les universitaires ou de session dans des commissions de marché.
Dans d’autres champs, il est question d’indemnisations, de dépenses médicales, de dette commerciale ou locative. En mai dernier, ces sommes étaient évaluées à 671,7 milliards de Fcfa et leur apurement était lancé. Tout au moins pour ceux des dus qui ont été reconnus par le débiteur qui se fait fort de répondre à ses créanciers via le guichet spécial d’un dispositif dédié à leur traitement.
Au 30 octobre, cette mesure favorable au paiement entrait d’ailleurs en vigueur. Trop proche pour avoir un impact important sur les volumes payés en septembre, quand la Caisse autonome d’amortissement (CAA) a publié son bulletin mensuel sur la situation de l’endettement public. Au terme du mois de septembre 2024, indique cette note de conjoncture datée du 31 octobre 2024, la dette publique du Cameroun représente 44,0% du PIB. « En valeur nominale, son encours estimé à 13 504 milliards de Fcfa connaît une baisse de 0,4% en glissement mensuel, ainsi que des hausses de 1,9% en glissement trimestriel et 5,6% en glissement annuel. »
Quant à sa répartition entre les segments de l’Etat, on observe que 93,9% de l’enveloppe est formée par la dette de l’administration centrale ; 6,0% de dette des entreprises et établissements publics ; tandis que 0,1% de ce qui est dû et recensé provient des collectivités territoriales décentralisées. La dette extérieure, elle, s’élève à 8596 milliards de Fcfa au neuvième mois de l’année.
Cet encours enregistre donc des augmentations de 2,1% et 5,1% en glissement trimestriel et annuel. Par contre, en comparaison avec le mois précédent, il baisse de 0,7%. Cette dette aux partenaires étrangers se décompose en obligations : multilatérale : 49,4% ; bilatérale : 34,5% et commerciale : 16,1%. La dette multilatérale (Banque mondiale, Fonds monétaire international, Banque africaine de développement…) évaluée à environ 4244 milliards de Fcfa, enregistre des hausses de 1,1% par rapport à juin 2024 et 6,7% par rapport à septembre 2023, contre une baisse de 0,4% en glissement mensuel.
L’encours de la dette intérieure, hormis les reliquats de payement vieux de plus de trois mois, a baissé de 1,0% en glissement trimestriel, tout en observant des hausses de 0,4% et 2,7% en glissement mensuel et annuel respectivement. En répartition, cette dette intérieure « est dominée par les titres publics, qui totalisent 1 952,3 milliards de Fcfa, soit 54,4 % de l’encours de la dette intérieure ».
Plus globalement, au cours du troisième trimestre de 2024, le gouvernement a contracté des prêts (à venir) pour un montant total de 268,8 milliards de Fcfa. Cela porte à dix le nombre total de dettes liées aux financements de projets depuis le début de l’année. « Ces engagements cumulés sont estimés à environ 1 079,2 milliards de Fcfa, dont 755,4 milliards de Fcfa de prêts projets », indique encore la CAA. Elle rappelle aussi que le plafond d’engagements des prêts projets est fixé à 950 milliards de Fcfa.
André Noir