(BFI) – Le Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM) vient de publier un Livre Blanc dans lequel il suggère ardemment la réforme de l’économie nationale en mettant un point d’honneur sur le développement industriel. Célestin Tawamba, Président de ce regroupement patronal, a remis ce document au ministre des Finances, Louis Paul Motaze, lundi dernier.
L’invité du jour a effectué le déplacement de Douala pour deux raisons. Tout d’abord, remettre au Minfi un livre blanc préparé par les soins du patronat. Pas possible pour l’instant d’avoir le contenu intégral de ce qui s’annonce comme un plaidoyer. Toutefois, à la suite des échanges entre les deux personnalités, l’on apprend de la bouche de Célestin Tawamba que ce livre blanc est un « document de référence qui fait part des propositions structurelles du secteur privé, notre regard sur la manière dont on pourrait réformer notre économie. Nous nous sommes donné un droit d’ingérence dans la gouvernance économique. Nous avons fait part d’un certain nombre de propositions sur le plan fiscal, sur le plan du dialogue public-privé ». Une brique de plus dans la construction de rapports plus sereins entre ces deux entités.
Selon le Président du GICAM, Célestin Tawamba, « le Livre Blanc consacre un engagement phare de son exécutif et servira désormais de fil d’Ariane aux plaidoyers du Groupement. Il est le fruit d’une démarche participative qui a impliqué l’ensemble des commissions actives au sein du Patronat ».
Sous-titré « L’impératif industriel du Cameroun », le document revient notamment sur les choix de filières prioritaires du Plan Directeur d’Industrialisation (PDI) qui met un accent sur l’agro-industrie, les transports et l’énergie, en proposant des priorités dans les déclinaisons transversales et sectorielles à l’instar de la fiscalité, la gouvernance, le financement et surtout une réforme du dialogue public-privé.
Jusque-là, l’objectif des pouvoirs publics de transformer localement au moins 30% des matières premières est loin d’être atteint, aggravant le déficit commercial. Selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la balance commerciale est structurellement négative. En 2018, le Cameroun a enregistré un déficit commercial de 533 millions de dollars et sur la période indiquée, le pays a importé pour 6,12 milliards de dollars de marchandises contre 3,80 milliards de dollars pour les exportations.
En plus de la remise de ce livre blanc, le Gicam s’est intéressé à la préparation de la prochaine loi de finances. « Nous avons fait part au ministre des Finances des préoccupations du secteur privé, dans un contexte particulier de Covid-19 qui a fortement fragilisé les entreprises. Nous espérons que la prochaine loi de finances permettra de donner un peu d’oxygène à ces entreprises », explique le président du Gicam. En juillet dernier, ce mouvement patronal dressait un tableau sombre des effets du nouveau coronavirus sur les entreprises. A cette période, le Gicam indiquait que 96,6% d’entre elles étaient négativement impactées par cette pandémie. Ceci malgré les mesures de soutien à l’économie décidées par le gouvernement en mai dernier.
Omer Kamga