(BFI) – Des demandes de fourniture d’électricité déposées chez Eneo, distributeur exclusif de l’énergie électrique au Cameroun, il ressort que les sociétés industrielles ont besoin à court terme de 340 MW de puissance supplémentaire pour développer leurs activités. L’information a été donnée par l’électricien au cours d’une rencontre avec le patronat tenue à Douala le 22 juillet dernier.
Selon Eneo, 65% de cette demande est formulée par 15 entreprises. Il s’agit de Prometal IV, Sky Hotel, SAD Bonapriso, GeoRessource, EverWell, CFAO Retail, Cemtech, Prometal, Novia, Zhenglong, Bocom, SAD Japoma, Cimencam, Mira 1&2 et de Sosucam. Les secteurs les plus demandeurs sont l’agroalimentaire, la cimenterie, l’immobilier et les services.
Plus de 42% de cette demande (144 MW) provient de Douala et ses environs (Bomono, Bekoko, Dibamba, Logbaba et Mudeka) contre 47 MW pour Yaoundé et ses environs (Mbandjock, Mbankomo, Nkoabang…). À Kribi et ses alentours, les besoins sont estimés à 108 MW. Ils sont de 42 MW (2 MW sont déjà disponibles) dans le Grand-Nord.
Beaucoup des projets qui sous-tendent cette demande supplémentaire d’électricité pourraient être ajournés. Alors que plus de 65% des besoins sont exprimés pour la période 2021-2022, Eneo indique que « l’offre de production sera diversifiée et plus compétitive » seulement à l’horizon 2023. À l’exception de la centrale hydroélectrique de Memve’ele dont la totalité de l’électricité produite devrait être disponible dès fin 2021 (211WM de puissance installée, mais dont la faiblesse du débit du Ntem ne garantit pas la disponibilité totale), les autres projets de production sont annoncés à cet horizon. « Il s’agit de la centrale hydroélectrique de Nachtigal (420MW), de la centrale à gaz de Bekoko du projet d’urgence solaire de 30 MWc en cours de déploiement dans le RIN et de deux projets de centrales solaires en IPP avec de fortes perspectives de closing financier début 2022 », liste l’électricien.
Il faudra en plus résoudre les problèmes de transport inhérents à ces besoins. Il faut par exemple construire huit postes sources (Besseke, Mudeka, centre-ville de Yaoundé, Kribi, Grand Zambe, Bwang Bakoko, Figuil et Nkoteng) et une nouvelle travée transformatrice au poste de Logbaba. Et à ce jour, on n’a pas de visibilité sur le financement de ces infrastructures.