(BFI) – Pour financer son développement dans les dix prochaines années, le Port autonome de Kribi, la deuxième plateforme portuaire du pays, va lever 1.312 milliards de FCFA, soit 2 milliards d’euros ! L’information a été révélée par le management du port lors de la troisième édition de l’Africa Capital Markets Forum (ACMF) tenue mercredi 24 avril à Douala
Le Port Autonome de Kribi (PAK) s’est distingué lors de sa participation à l’édition 2024 de l’Africa Capital Markets Forum (ACMF), un rassemblement phare où les acteurs majeurs de l’écosystème financier africain convergent pour façonner l’avenir du développement infrastructurel du continent, enjeu crucial pour la croissance économique. L’événement, axé sur la libéralisation et l’innovation comme moteurs de l’activation des marchés de capitaux, se présente comme un cadre idéal de projection de la vision stratégique et des réalisations du PAK.
C’est dans ce cadre que le PAK a manifesté sa ferme volonté à faire recours au marché financier de l’Afrique Centrale dans le cadre de son développement sur la décennie à venir. Pour lever ces fonds, l’entreprise publique, qui gère le port en eau profonde de Kribi situé dans le sud du pays, cible en priorité le marché des capitaux domestique. « Les sommes requises sont très importantes, étant donné l’ampleur des infrastructures à développer. Cependant, nous estimons que, moyennant des stimulations et un meilleur encadrement réglementaire, le marché financier local peut répondre à ces besoins de financement, car il existe une épargne publique disponible dans la zone Cemac », explique le conseiller technique à la direction générale du PAK, Yves Roger Melingui. Pour préparer cette opération, l’Autorité portuaire est actuellement en discussion avec la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), révèle-t-il.
Selon le directeur général du Port autonome de Kribi, Patrice Melom, le recours au marché financier s’aligne parfaitement avec la Stratégie nationale de développement 2020-2030 du pays, qui prône « le recours aux partenariats publics privés et aux marchés privés pour le financement des projets structurants ».
Selon l’autorité portuaire, les fonds permettront d’offrir aux opérateurs économiques une gamme immobilière complète, comprenant des entrepôts, des bureaux prêts à l’emploi, et des terrains nus viabilisés conformes aux standards les plus élevés.
Sur les 1.312 milliards FCFA de financements ciblés, près de la moitié (524,8 milliards) seront affectés à l’aménagement, l’exploitation et la maintenance de la zone industrielle intégrée de 1500 hectares destinée aux activités logistiques et industrielles.
Depuis le début des opérations en 2018, plusieurs entreprises se sont établies dans le domaine portuaire dont Atlantic Cocoa, Tractafric et La Pasta SA. Dans son argument marketing pour attirer les entreprises, l’autorité portuaire met en avant le potentiel de développement offert par Kribi. « Il est rare, dans le contexte africain de pouvoir combiner un port en eau profonde de cette qualité avec des réserves foncières », souligne Yves Roger Melingui. On fera les comptes dans dix ans.