(BFI) – Pour l’année 2021, le Gabon a décidé de poursuivre avec des investissements, dont l’enveloppe budgétaire est en hausse. Mais dans le même temps, le pays qui veut consolider ses finances publiques, ne prévoit pas une sortie sur le marché international de la dette.
A la lecture de la Loi de finances 2021 du Gabon, il est indiqué que le pays devrait réduire le volume de ressources mobilisées via l’endettement international en 2021. Il est par ailleurs prévu d’accroître les dépenses d’investissement, en comparaison à l’année 2020.
Les ressources financières extérieures ne devraient être sollicitées qu’à hauteur de 213,6 milliards FCFA, et proviendront des conventions de financement en cours d’exécution. Ce montant est en augmentation de 9%.
La Loi de finances ne prévoit pas la signature de nouvelles conventions de financement, de nouveaux appels de fonds sur les prêts-programmes, ou même de mener une nouvelle opération d’appel public à l’épargne internationale.
Le Gabon a prévu de rembourser 217,9 milliards FCFA de dette extérieure. On en déduit donc que le pays devrait réaliser un endettement extérieur net négatif de 4,3 milliards FCFA.
Cette décision intervient dans un contexte marqué par la baisse des prix du pétrole, la principale source de revenus extérieurs du pays. Pour les pays qui n’ont pas assez de devises et une bonne notation au niveau international, le Fonds monétaire international (FMI) a souvent estimé qu’aligner l’endettement aux revenus d’exportations est une approche cohérente.
Dans une note publiée le 4 décembre 2020, Moody’s estime que la dette du Gabon avait reculé de 10 points de pourcentage avant la covid-19. On note toutefois que son taux d’endettement est reparti à la hausse et dépasse le seuil communautaire de 70%. Un niveau que les autorités gabonaises souhaitent infléchir à partir de 2021.
Tout en réduisant son endettement extérieur, le pays veut consacrer plus de revenus à l’investissement. Le budget d’investissement augmente en effet de 23% pour se situer à 483,4 milliards FCFA en 2021.
Un peu plus du quart de cette enveloppe (140 milliards FCFA) sera consacré à l’amélioration des infrastructures et des équipements à usage public. Les secteurs de l’éducation, l’énergie et l’accès à l’eau figurent aussi en bonne place des projections.
Pour financer tout cela, le Gabon prévoit de solliciter davantage le marché régional de la Cemac. Les émissions de titres publics sont ainsi annoncées à 320 milliards FCFA en hausse de 33% par rapport aux prévisions de 2020. Il est aussi prévu de recourir aux banques et à la trésorerie des entreprises en accumulant les arriérés de paiement.