(BFI) – D’importants fonds vont être mobilisés pour lutter au cours des deux prochaines années contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Près de 4100 décès ont été enregistrés l’an dernier des suites de paludisme dans les hôpitaux.
Le Cameroun a reçu du Fonds mondial contre ces trois maladies, au début du mois de juillet, un financement d’environ 164 milliards de francs CFA. Le Premier ministre camerounais a déclaré que « le Sida, la tuberculose et le paludisme représentent les plus fortes incidences de mortalité et de morbidité du pays« .
Selon l’agence Spectrum, plus de 496.000 personnes vivent avec le VIH en 2021 au Cameroun, parmi lesquelles 7% d’enfants de moins de 15 ans et 66% de femmes âgées de 15 à 64 ans. Pour réduire l’incidence du sida, le gouvernement a décidé depuis janvier 2020 de la gratuité des dépistages, contrôles de charges virales, médicaments de prévention des infections opportunistes, consultations médicales et prénatales.
390 000 personnes sous traitement
A Yaoundé, l’Hôpital du jour logé dans l’enceinte de l’hôpital central est l’une des structures publiques de prise en charge des patients sous traitement anti rétro viraux. « On fait des examens normalement aux femmes enceintes, on fait ce qu’on appelle le counseling, cela fait chasser les appréhensions et les préjugés », témoigne, sous anonymat, un membre du personnel.
« Le gouvernement fait des efforts pour mettre des anti retro viraux à la disposition des citoyens« , soutient une infirmière de l’hôpital de district d’Efoulan, au sud de Yaoundé, qui offre aussi les mêmes services gratuitement.
Vers la gratuité du dépistage de la tuberculose
La tuberculose représente 6% de décès par an. Plus de 22.000 cas ont été recensés en 2020, période au cours de laquelle l’Etat a contribué à hauteur de 900 millions de francs CFA pour offrir gratuitement les antibiotiques aux patients.
« Nous allons évoluer vers la prise en charge gratuite parce que les examens seront supportés soit par le partenaire soit par l’Etat« , renseigne Dr Vincent Mbassa, secrétaire permanent de lutte contre la tuberculose.
Le Cameroun qui veut éradiquer cette maladie en 2030 a « depuis 2016 supporté entièrement le traitement anti tuberculeux de première ligne et le groupe de médicaments de deuxième ligne sont aussi achetés une partie par l’Etat et l’autre par le fonds mondial de lutte contre la tuberculose« , selon Dr Vincent Mbassa.
Paludisme, le cas des femmes enceintes
Leur taux de couverture reste en deçà des attentes. Plusieurs ne font pas des visites prénatales assez tôt, déplore dans une interview à la CRTV, Dr Dorothy Ashu Fosah Kah, secrétaire permanente du Programme national de lutte contre le paludisme.
Toutefois, le taux de prévalence du paludisme est de 20% en 2020 comparé à 30% il y a une dizaine d’années. Près de 4100 décès ont été enregistrés l’an dernier des suites de paludisme dans les hôpitaux. La mortalité infantile a aussi diminué presque de moitié.
En bénéficiant de l’augmentation d’environ 66% de l’enveloppe allouée à la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Joseph Dion Nguté, le Premier ministre du Cameroun, a précisé qu’ « avec l’apparition du Covid -19 une réadaptation du dispositif de lutte contre ces trois maladies s’est avérée indispensable« .
Joseph Dion Nguté a indiqué qu’à la faveur du nouveau mécanisme mis en place, « les interventions en matière de lutte contre le sida la tuberculose et le paludisme vont être renforcés sur l’ensemble du territoire national« .
Omer Kamga