(BFI) – Alors que l’inflation a dépassé les 5% en 2023 dans la zone Cemac et qu’elle érode fortement le pouvoir d’achat des populations, la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC) tente d’agir pour maîtriser le phénomène. Et pour cela, elle met en action un nouvel outil disponible de son portefeuille depuis 2023.
L’objectif est de casser le phénomène de surliquidité dans la zone devenue structurel et qui contribue à l’inflation. Alors que pendant la période Covid-19, la BEAC avait dû injecter des liquidités, environ 500 milliards de FCFA, aujourd’hui la situation est inverse. Les banques disposent de « liquidités oisives ». Elles préfèrent stocker ou investir dans des obligations du Trésor au long cours, souvent par crainte de perdre leurs investissements (projets non contrôlés, climat des affaires délétères, risques de troubles).
Pour lutter contre cela, la BEAC a réalisé en janvier une première émission de bonds à destination des banques privées afin qu’elles confient 25 milliards de leurs liquidités à la Banque centrale. Une première initiative peu suivie, car seuls 9 milliards ont été réunis.
Suite à une nouvelle analyse de la situation, la BEAC a réitéré cette opération début mai. Mais cette fois, l’objectif est quasiment atteint : sur les 50 milliards de francs CFA visés, 47 milliards ont pu être prélevés. La preuve que l’outil fonctionne selon un haut cadre de la Banque.
Cet instrument adopté en 2023 prévoit l’émission de bonds d’une maturité de 14 à 28 jours rémunérés respectivement à un taux de 2,5 et 3,5%. Cet instrument vient compléter ceux déjà à disposition de la BEAC tel que celui de l’ajustement des taux directeurs ou la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale. À terme, la BEAC souhaite ainsi retirer 150 milliards de FCFA via une série d’émissions afin de mener à bien sa mission : assurer la stabilité monétaire de la région.