(BFI) – Le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Alamine Ousmane Mey et Solomane Kone, Représentant Pays de la Banque Africaine de Développement (BAD) ont signé samedi 20 février 2021 dernier à Yaoundé, en présence du ministre des Transports de la République du Cameroun, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe et du ministre des Infrastructures et des Transports de la République du Tchad, l’accord de prêt d’un montant de 1,6 milliards de francs CFA en vue du financement de l’étude de faisabilité du prolongement de la voie ferrée entre le Cameroun et le Tchad.
Le Cameroun et le Tchad, déjà reliés par la route, travaillent à l’établissement d’une voie ferrée entre les deux pays. En plus de désenclaver les 3 grandes régions du Grand Nord du Cameroun, on s’attend à un allègement significatif du transit des marchandises du port de Douala vers le Tchad.
La Banque africaine de développement (BAD) a octroyé un prêt de 1,6 milliard de francs CFA en vue du financement de l’étude de faisabilité du prolongement de la voie ferrée entre le Cameroun et le Tchad. L’accord y relatif a été signé à Yaoundé le samedi 20 février entre le ministre camerounais de l’Economie et de la Planification, Alamine Ousmane Mey, et le représentant pays de la BAD. C’était en présence du ministre des Transports de la République du Cameroun et du ministre des Infrastructures et des Transports de la République du Tchad.
Selon Solomane Kone, cette étude se déroulera sur une période de 22 mois. Les résultats de ces travaux permettront d’établir la viabilité socio-économique de la voie ferrée et de déterminer la meilleure solution (technique et économique), tout en prenant en compte les conditions institutionnelles, sociales et environnementales.
Pour sa part, Alamine Ousmane Mey a indiqué que la construction d’une ligne ferroviaire entre Ngaoundéré et Ndjamena se justifie par l’importance du volume des échanges, évalué en moyenne à 203,4 milliards FCFA par an depuis l’année 2008. Dans ce contexte, le port de Douala, au Cameroun, constitue la principale voie d’accès du Tchad à la mer. La quasi-totalité des échanges extérieurs du Tchad transite par cette infrastructure et emprunte la route pour Ndjamena, via Yaoundé et Ngaoundéré.
Au plan environnemental, la réalisation de cette voie ferrée permettra de contribuer à la croissance verte pour les deux pays en facilitant l’accroissement des échanges utilisant le chemin de fer, un moyen de transport peu polluant comparé au transport routier.
Pour la BAD, ce projet de chemin de fer, en gestation depuis des années, allégera la pression sur le réseau routier et éliminera les déchargements et rechargements fréquents aux nombreux points de contrôle légaux et illégaux que rencontrent les transporteurs. Ces facteurs négatifs font grimper les coûts de transport et finalement le coût des marchandises transportées à N’Djamena, constate l’institution financière.
Côté camerounais, le projet est porteur d’espoir pour les populations des trois régions septentrionales du pays (Nord, Adamaoua, et Extrême-Nord). Il s’agit, en effet, d’une opportunité idoine pour le désenclavement de ces territoires classés parmi les plus pauvres du pays.
Attendues depuis trois ans, ces études faisabilité pourraient enfin permettre d’envisager le début des travaux de la ligne ferroviaire proprement dite. Car jusqu’ici, la voie ferrée s’arrête au niveau de la capitale régionale de l’Adamaoua, à Ngaoundéré, du côté du Cameroun. La connexion avec Ndjamena, la capitale tchadienne reste donc attendue.
André Noir