(BFI) – Le ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motaze a présidé le 15 octobre 2021 à Yaoundé, la cérémonie de signature de la convention de restructuration et de remboursement de la dette bancaire de la Société Nationale de Raffinage (Sonara). Au terme de 10 mois de négociation avec les neuf (9) banques concernées à l’instar de Afriland First Bank, les parties prenantes sont parvenus à un accord sur une mouture de convention équilibrée.
DISCOURS DE M. ALPHONSE NAFACK, ADG AFRILAND FIRST BANK ET PRESIDENT DE L’APECCAM
Monsieur le Ministre des Finances,
Messieurs les Ministres,
Messieurs les Représentants des Organismes Internationaux,
Monsieur le Président de la CTR,
Monsieur le Directeur Général de la SONARA,
Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux des Etablissements de Crédit,
Mesdames et Messieurs les Professionnels des Médias,
Chers Invités,
Mesdames, Messieurs,
Quand la SONARA éternue, le reste de l’économie camerounaise s’enrhume et c’est la grippe pour tous. Cette réalité s’est renforcée pendant la nuit du 31 mai 2019 avec l’incendie qui a endommagé quatre unités de l’unique raffinerie de pétrole De notre pays. Les analystes et les médias, présents pour certains dans cette salle, craignaient alors, un cataclysme du système bancaire et un délitement systémique du tissu économique.
Messieurs les Ministres, mesdames, messieurs,
La nuit du 31 mai 2019 restera pour le secteur bancaire camerounais l’un des tests majeurs de confiance et de résilience à toute épreuve. Grâce à l’implication de l’Etat et la synergie de la profession bancaire, la vigueur des mesures appliquées ont permis d’oxygéner la SONARA et éviter au système bancaire la douche froide du risque systémique encouru.
La cérémonie d’aujourd’hui vient réitérer la confiance et la satisfaction de la profession bancaire dans les mesures prises par l’Etat du Cameroun afin de sortir de l’impasse. Qu’il me soit permis de rappeler brièvement ici quelques actions concrètes ayant conduit à cet heureux aboutissement. Il s’agit notamment de :
§ La mise en place en décembre 2019 d’un groupe de travail chargé de la restructuration de la dette SONARA
§ La création en mars 2020 d’une ligne « soutien à la raffinerie » de FCFA 47,88/litre dans la structure des prix des produits pétroliers vendus à la pompe, et l’octroi d’une marge à l’importation de FCFA 16/litre aux importateurs des produits pétroliers.
§ La sécurisation des ressources collectées sur la ligne « soutien à la raffinerie » dans un compte spécial du Trésor Public logé à la Banque Centrale depuis le mois de Juillet 2020, en vue du remboursement des dettes vis-à-vis des banques locales et des Traders ;
§ La signature d’une lettre de confort au profit des banques, permettant aux autorités de supervision bancaire de valider la restructuration de la dette SONARA
§ L’octroi effectif à la SONARA par le Ministre de l’Eau et de l’Energie depuis octobre 2020 de 80% des parts d’importation des produits pétroliers.
Pour importantes qu’elles soient, ces mesures ne pouvaient prendre leur plein effet que grâce à un accompagnement des banques au financement du quota de 80% accordé.
Au total, l’ensemble des mesures prises a permis de contenir la situation redoutée.
Cela dit, en tant qu’Arrangeur principal, je félicite le professionnalisme et le dévouement du groupe de travail qui nous a permis de mener à bien notre mandat, lequel s’articulait autour de points suivants :
– La conception d’un modèle financier satisfaisant
– La préparation d’une note d’information
– La consultation et l’obtention de l’adhésion des banques impliquées et
– La préparation de la convention qui nous réunit aujourd’hui
Aussi, au nom des co-arrangeurs, je me réjouis de cet heureux aboutissement et remercie l’Etat du Cameroun pour sa confiance affirmée vis-à-vis des acteurs du secteur bancaire.
Mes remerciements s’adressent également à l’ensemble de banques parties de la présente convention pour leur adhésion et implication. Cette synergie des acteurs bancaires vient apporter une fois de plus l’exemple particulier de l’élégance de notre secteur où le terme de concurrence cède sa place à celui de confrère (rire).
Mesdames, Messieurs,
Avant de vous laisser, je voudrais sincèrement souligner la forte implication de la First Bank. Ne m’en tenez pas rigueur car elle est à la fois, Co-arrangeur, Agent et Créancier dans cette opération.
Je suis également un Président de l’APECCAM très heureux au regard de l’enjeu et de la sensibilité de ce dossier qui a nécessité mon implication personnelle. C’est un autre pari gagné.
A ce titre, je voudrais encore souligner comme je l’ai dit la dernière fois et ici lors de la signature de l’Accord-Cadre entre l’Etat du Cameroun et l’APECCAM relatif à la mise en place d’un mécanisme de garantie de portefeuille en faveur des établissements de crédit, je voudrais souligner disais-je, l’excellente qualité du dialogue entre le Ministère des Finances et l’APECCAM.
A cet égard, permettez-moi de remercier très sincèrement la CTR avec laquelle les travaux ont été conduits et le Ministre des Finances pour son implication personnelle et ses multiples interventions auprès des autorités monétaires sous régionales.
Mesdames et messieurs,
Je termine mon propos en nourrissant le vœu que cette mobilisation de l’interprofession se renforce davantage ainsi que la relation de confiance construite entre l’Etat et le système bancaire.
Je vous remercie pour votre bienveillante attention.
