(BFI) – Du 10 au 11 avril dernier, le monde de la finance sous régionale et Africaine s’est concerté, à Yaoundé au Cameroun, dans le cadre d’un colloque financier International (Colfini) sur le thème « Dette souveraine des États membres de la CEMAC et opportunités de restructuration ». Cette plateforme de réflexion ouverte par le ministre des Finance, Louis Paul Motaze, avait pour objectif de valoriser l’expertise locale en présentant les capacités des institutions et des experts de la Cemac en matière de gestion et de restructuration de la dette publique.
Durant ces assises marquées par la présence des Représentants des Gouvernements des Etats de la CEMAC, des institutionnels, de nombreux acteurs du marché financier Sous régional, les échanges ont porté sur des thématiques aussi pertinentes les unes que les autres, partant de l’état des lieux de la dette souveraine dans la CEMAC, en passant par la définition du cadre juridique et règlementaire applicable à celle-ci avant d’aboutir aux défis qu’elle soulève.
La participation remarquable de toutes ces distinguées instances, a démontré à suffisance que ce sujet assez sensible est non seulement financier, mais également politique car « nous sommes tous concernés par les enjeux de stabilité macroéconomique de la Sous-région ainsi que par les difficultés économiques des économies de la CEMAC qui appellent à plus de coordination, plus de coopération, et plus de transparence » a précisé Cyrille Onana, Directeur Général d’Horus Investment Capital, co organisateur du Colloque.
Les débats ont permis de mieux apprécier ou comprendre les enjeux économiques et financiers voir les défis complexes de l’endettement des Etats de la CEMAC. « Ce colloque a permis de statuer sur les stratégies de gestion et de restructuration de la dette, ainsi que les mécanismes de surveillance multilatérale au niveau de la CEMAC » a indiqué le DG.
Cette première édition du colloque financier international visait à créer des synergies pour la mise en place d’une plateforme entre les Etats membres, les sociétés de bourse, les institutions financières internationales, les banques et le secteur privé pour trouver des solutions durables. Il s’agissait aussi d’un partage d’expérience sur les mécanismes de restructuration de la dette souveraine en proposant des solutions pérennes aux challenges en cours notamment la crise économique mondiale, la fluctuation des prix des matières premières, les crises sanitaires et sécuritaires.
Au regard des enjeux liés à la gestion de la dette notamment la restructuration de la dette souveraine, plusieurs solutions ont été évoquées à savoir l’adoption d’une approche ou démarche collective pour la renégociation de la dette bilatérale ; les Etats peuvent également recourir aux instruments innovants tels que les obligations liées aux objectifs de développement durable (obligations vertes, etc.) ; l’amélioration de la gouvernance politique, économique et financière des Etats.
En définitive, au-delà de ce cadre, « nous devons renforcer une enceinte de dialogue et de coordination existantes. Cette coopération doit s’accompagner d’une plus grande transparence en matière de dette souveraine. Il est vrai que la question de la transparence sur les données est un sujet sensible, mais il s’agit tout de même d’un enjeu de stabilité financière pour les États de la CEMAC et de la stabilité macroéconomique de la Sous-région » conclu Cyrille Onana.
Il est important de rappeler que le COLFINI qui est une plateforme entre les décideurs politiques, les experts et les investisseurs, devrait à court, moyen et long terme, contribuer au renforcement de la gouvernance des Etats de la CEMAC notamment en matière de gestion de la dette et par ricochet renforcer la stabilité macroéconomique de la Sous-région.
André Noir