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Au Cameroun, l’inflation fait pression dans le secteur de la bière

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(BFI) – Au Cameroun, la bière est un produit de grande consommation, dont le prix est homologué – et c’est un sujet sensible. Fin septembre, l’association de producteurs d’alcool du Cameroun (CAPA), a décidé de réduire drastiquement la ristourne que les détaillants perçoivent pour chaque casier de bière vendu. Il s’agissait pour la CAPA de compenser la hausse des charges de productions, mais cette mesure a provoqué la colère des barmen. 

C’est une décision unilatérale qui a été très mal reçue par les détaillants. Inquiets de voir leur ristourne abaissée voire supprimée, le collectif des Barmen du Cameroun a lancé un appel à la grève et menacé de fermer les débits de boissons jusqu’à nouvel ordre. Valéry Ntendie est l’un des initiateurs de ce mouvement de protestation : « On n’a pas compris comment les producteurs peuvent interférer dans nos épargnes. Au lieu d’épargner 245 Fcfa désormais l’épargne au niveau du distributeur connait un abattement, donc il va conserver que 122,5 francs CFA »

Le ministère du Commerce est rapidement intervenu pour demander l’annulation de cette mesure et appeler les différentes parties à la conciliation. Mais cet épisode a mis en évidence les difficultés des sociétés brassicoles qui évoquent l’augmentation de leurs charges et une inflation généralisée. Jean-Pierre Fotso, un distributeur de SABC Cameroun, comprend en partie ces arguments – mais critique la stratégie de la CAPA : « Les sociétés brassicoles pensent que c’est dans la poche des plus petits que nous sommes, qu’ils doivent aller réviser leurs marges, affirme le distributeur. Moi, je crois qu’ils ont fait ça, c’était beaucoup plus pour faire bouger les lignes. C’est pour que le gouvernement puisse accepter qu’on bouge le prix de la bière, au consommateur final. Si on augmente 25 FCFA par bouteille de bière, je ne crois pas que se sera tuant. »

La ristourne des barmen est contenue dans la structure du prix de la bière, qui n’a augmenté que quatre fois en une dizaine d’années. Pour l’économiste Louis-Marie Kakdeu, c’est avant tout à l’État d’encourager la production d’intrants au niveau national, pour que les sociétés brassicoles n’aient plus à les importer à des prix prohibitifs : « Il y a eu effectivement quelques mesures gouvernementales, mais ces mesures n’ont jamais été suffisantes. Les intrants ont augmenté, et le prix de l’énergie, et donc du gaz naturel, qui permettait à ces entreprises-là de couvrir le déficit d’électricité dans le pays, a aussi augmenté de 16%. »

Avec RFI

Rédaction
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