(BFI) – L’exécution du budget au 30 juin 2020 indique que le gouvernement camerounais a reçu plus de ressources financières supplémentaires auprès des banques locales que des bailleurs de fonds internationaux. Dans le même temps, il a continué de rembourser sa dette privée internationale.
Face à la covid 19, les banques camerounaises ont apporté un financement plus important que les bailleurs de fonds étrangers toutes catégories confondues, apprend-on du rapport d’exécution du budget de l’Etat pour le compte du premier semestre 2020.
Sur des prévisions de prêts projets, dons et appuis budgétaires de 431,1 milliards FCFA, le gouvernement du Cameroun n’a reçu que 272 milliards FCFA sur les 6 premiers mois de l’année. Cela fait un déficit de financement de 159,1 milliards FCFA de la part des bailleurs de fonds internationaux hors appuis du Fonds monétaire international (FMI).
Si on y ajoute le financement de 136,3 milliards FCFA reçu en plus de la part du FMI, cela fait un déficit net de financement de 22,8 milliards FCFA sur ce que le gouvernement avait espéré obtenir des bailleurs de fonds internationaux. Or dans le même temps, le gouvernement a continué d’honorer ses engagements en termes de remboursement des intérêts sur la dette non bilatérale.
Au total, il a remboursé pour 201,6 milliards FCFA de dette internationale principalement de la dette privée. Le pays a bénéficié d’un moratoire sur le règlement des intérêts sur la dette bilatérale, mais le bénéfice de cette initiative comptera pour le deuxième semestre.
Pour financer son déficit, le gouvernement du Cameroun a donc sollicité les banques commerciales locales au-delà des prévisions. Au lieu des 210 milliards FCFA de ressources qui étaient attendues via l’émission des titres publics, ce sont 472,5 milliards FCFA qui ont été mobilisés sur le marché des capitaux de la CEMAC majoritairement dominé par des banques camerounaises. Aussi, les emprunts bancaires directs ont atteint 75 milliards FCFA contre 40 milliards FCFA prévus.
La gestion de la covid-19 est un défi supplémentaire pour les autorités camerounaises qui doivent continuer de gérer les défis liés à l’insécurité dans les régions anglophones du pays et d’extrême nord. Au-delà des banques, les finances publiques ont été soutenues par une hausse des recettes fiscales auprès des entreprises et des ménages, et un impact négatif moins prononcé que prévu sur les revenus du pétrole.