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Pr. Roger Mondoué, Directeur Afrique Centrale de l’IPD : « Nous densifions l’offre de formation qualifiante »

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(BFI) – Le Directeur Afrique Centrale de l’Institut Panafricain pour le Développement lève l’équivoque sur certaines zones d’ombres qui ont entouré l’institution et présente ses perspectives d’avenir.

Votre accession à la tête de l’Institut Panafricain pour le Développement s’est accompagnée de la relance du partenariat de l’Institution avec les entreprises Orange et Schneider Electric. Envisagez-vous d’autres partenariats de ce type, eu égard à la mutation éducative engagée dans certains de vos pays membres à l’instar du Cameroun ?

Evidemment que nous comptons accélérer et multiplier ce genre de partenariat gagnant à un quadruple titre : pour les gouvernements des pays de couverture (l’IPD-AC pour l’instant en couvre 16), pour les jeunes vulnérables déscolarisés (qui font très souvent le lit de la délinquance, du terrorisme et de l’immigration clandestine), pour les partenaires et pour l’IPD. Nous entendons dans les jours prochains lancer le chapitre Gabon et, juste après, la RDC et le Congo Brazzaville. La relance est effective au Tchad, et permettez-moi de profiter de la présente tribune pour féliciter les autorités de ce pays.

Au Cameroun, une polémique est née autour des certifications de l’IPD à qui on méconnaissait le statut d’institution universitaire. Qu’est-ce qui est fait pour éviter de tels déboires à l’avenir ?

Je suis très mal placé pour pouvoir en parler, la voix autorisée en étant le Secrétaire Général de l’IPD, le Prof Emmanuel Kamdem. Je puis cependant appeler à une relativisation de l’information, puisque dans les publications récentes du MINESUP-Cameroun, l’IPD AC et PIAD-WA sont bien répertoriés. Nous bénéficions d’ailleurs de l’encadrement de proximité de l’Université de Yaoundé II-Soa, qui assure notre tutelle académique pour les Licences et Masters que nous délivrons, et ce jusqu’en décembre 2020 au moins, selon la convention de partenariat. Par contre, pour le Doctorat, la procédure est en cours auprès des autorités compétentes du Cameroun.

Il ne semble pas inutile de noter qu’en plus de ces encadrements institutionnels importants et opportuns, l’IPD a obtenu l’accréditation de l’Université que son Conseil d’Administration a créé auprès du Gouvernement de Sao Tome et Principe, et n’eût été la pandémie de la Covid-19, son fonctionnement serait déjà opérationnel et les choses beaucoup plus claires auprès de l’opinion publique nationale et internationale. Mais j’ai l’assurance que ma hiérarchie travaille activement dans le sens d’une consolidation de l’accréditation, conjointement avec le renforcement des liens de coopération avec les autorités et institutions de l’Enseignement supérieur du Cameroun. Dois-je rappeler que je suis le fruit palpable d’une telle volonté, en tant qu’enseignant permanent de l’Université de Dschang, détaché officiellement à l’IPD jusqu’à ce jour par Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de l’Enseignement supérieur, Chancelier des ordres académiques, le Professeur Jacques Fame Ndongo !

Les besoins d’éducation se font davantage pressants, est-il envisageable une plus grande présence de vos institutions dans d’autres pays membres pour vous rapprocher au mieux des demandeurs de formations ? En un mot, quels seraient les pays dans lesquels vous comptez vous implanter ?

Répondre par l’affirmative à votre question revient à faire dans la tautologie. Dès lors que nous répondons institutionnellement comme représentant la Région Afrique Centrale, qui couvre outre le cadre de la CEMAC, de la CEEAC, d’autres pays comme Seychelles, Comores, Madagascar, cela subodore que nous avons et devons mener des activités qui transcendent le giron du Cameroun. Il serait fastidieux d’énumérer ici la qualité et la quantité de ces activités, en 56 ans d’existence, excusez du peu ! 

En optant pour des formations pratiques qualifiantes, n’êtes-vous pas en train de circonscrire votre offre globale de formation en délaissant certaines filières ?

Loin de nous toute volonté de discrimination ou de minoration des formations longues durées, dont je suis l’un des récipiendaires de par mon parcours universitaire. L’IPD, c‘est bien entendu une trilogie fondatrice : la formation, la recherche et l’appui-conseil. La formation se fait en courte ou en longue durée. Dès le départ, il s’était d’avantage agi de formation continue des Cadres Techniques de Développement, par la suite des BAC+2, Bac+3 et Bac+5 (DESS) ont été délivrés. Depuis quelques années, à la faveur du LMD, l’IPD a ajusté ses formations, en gardant jalousement celles de courtes durées ou continues, qui ont fait jadis sa grande réputation.

Auquel cas, pensez-vous étendre vos filières à de nouvelles ?

Il va de soi qu’aucune institution sérieuse, en pleine mondialisation, ne peut se permettre de fonctionner en autarcie, sans s’ajuster. C’est ce que le top management de l’IPD (Secrétariat Général, Conseil d’Administration) instruit régulièrement à nous autres les opérationnels. Comme quoi, l’innovation pédagogique doit être au centre de l’innovation sociale.

Au plan personnel, quel sentiment vous anime par rapport à votre séjour en terre camerounaise ?

C’est comme demander à un Camerounais s’il était fier d’être Camerounais. Mon action va au-delà du Cameroun, mais le hasard a voulu que je sois un Camerounais à la tête de l’IPD-AC. Cela ne fait pas de moi un Camerounais entièrement à part, loin de là!

Peut-on penser que l’IPD est un privilégié dans l’environnement éducatif camerounais ?

L’IPD a connu sa lune de miel, en étant pendant des décennies le fleuron, voire le parangon des partenaires au développement à travers l’Afrique et le monde. Comme toute institution, l’IPD a connu aussi sa lune de fiel et nous sommes dans la période de consolidation de la relance. Je suis fier d’avoir été associé à ce challenge enthousiasmant. 

Enfin, quelles perspectives pour vos formations qualifiantes ?

Nous les renforcerons, en consolidant au préalable les acquis tel que vous l’avez noté avec le programme sous-régional de formation des artisans électriciens aux normes internationales du métier (FARE). Nous ne devons-nous autoriser aucune formation au rabais, aucune formation pour le chômage (c’est d’ailleurs criminel), aucune formation pour l’inertie.

Nous densifions l’offre de formation qualifiante et sous peu, nos partenaires verrons les orientations fortes que nous engageons pour adapter les formations à leurs réels besoins. Je dois noter que la plupart de nos formations se font sur mesure, in situ avec le partenaire qui nous sollicite.

Agence de Presse Panafricaine

Rédaction
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