(BFI) – La thématique sur les objectifs de développement durable au Cameroun (ODD) est abordée dans une étude publiée récemment par le centre d’analyses et de recherche des politiques économiques et sociales du Cameroun.
Le Cameroun pourra-t-il atteindre les objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030? Cette question est plus que préoccupante par ces temps de crise. Avec la survenue du coronavirus qui a entraîné une crise sanitaire, l’agenda d’atteinte de ces objectifs est menacé.
Le Centre d’analyses et de recherche des politiques économiques et sociales du Cameroun (Camercap-parc) vient d’aborder cette question dans une publication. « Au niveau national, et de manière globale, le Cameroun a réalisé un objectif sur huit dans le cadre de l’agenda 2015 des objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Ce qui a amené le pays à reconduire les OMD à l’échéance 2020. Et nous y sommes. À l’observation de l’évolution des choses, les chances d’honorer cet engagement ne semblent pas réunies. Parallèlement, le pays s’est engagé dans le nouvel agenda 2030 des ODD », constate le rapport. Les trois piliers de cet agenda étant la croissance économique durable, l’inclusion sociale et la préservation de l’environnement.
Avec cette crise donc, c’est la croissance économique du Cameroun qui est perturbée. Si déjà le pays a eu du mal à atteindre, au cours des dix dernières années, le taux de croissance de 7% projetée par le DSCE, du fait de nombreux chocs exogènes et endogènes, la situation va davantage se compliquer. « Le pilier de croissance économique pour réaliser les ODD se retrouve sérieusement hypothéqué et fragilisé », peut-on lire dans le rapport.
S’agissant du pilier protection de l’environnement aussi, il y a des raisons de craindre la non-atteinte des objectifs. Car les effets de la crise économique vont avoir des répercussions sur le financement des projets liés à la préservation de l’environnement, des écosystèmes et des changements climatiques. Il en est de même pour l’inclusion sociale qui va connaître un grand retard aussi. Une aggravation des inégalités est envisagée.
Comme recommandations, le centre d’études suggère une profonde réflexion. Il est question de « se remettre en selle et reprendre la route du développement durable et repartir », tant sur le plan national, sous régional que mondial, pour revisiter cet agenda. Il faudra aussi aboutir à un ajustement idéologique et stratégique pour articuler un nouveau partenariat à visage humaniste, pour la prospérité des peuples, dans la paix tout en respectant la planète.
André Noir