(BFI) – Dans le moment présent où la crise sanitaire provoquée par la Covid-19 sur les cinq continents semble s’apaiser et même si la menace d’une relance de la pandémie demeure forte, l’attention de tous les Etats, de tous les gouvernements se porte à juste titre sur la crise économique que le confinement généralisé, la fermeture des frontières, l’effondrement des échanges commerciaux provoquent partout dans le monde. D’où les plans de relance que les experts préparent pour les gouvernants avec l’espoir de conjurer le pire, le pire c’est-à-dire un effondrement durable de la production et du commerce qui provoquerait une crise mondiale pire que celle de 1929.
Dans ce contexte pour le moins tendu et au-delà du champ économique, il convient en réalité de tout faire pour que les tensions à venir ne provoquent pas une crise sociale que la communauté mondiale dans son ensemble s’avèrerait incapable de combattre. Si, en effet, des actions concrètes et efficaces ne sont pas engagées dès à présent pour protéger les emplois, maintenir le niveau de vie des populations à un niveau acceptable, aider les plus faibles à survivre, l’on peut être certain que le pire sortira de la crise présente. Le pire c’est-à-dire une déstabilisation durable des nations, une montée des extrémismes de toute nature, un affrontement entre pays d’une même zone géographique que la communauté internationale sera incapable de maîtriser. Autrement dit la réédition de ce qui s’est passé au cœur de l’Europe il y a quatre-vingt-dix ans et qui fut à l’origine de la Deuxième Guerre mondiale que la Terre entière et pas seulement le Vieux continent payèrent au prix fort.
Tout faire pour empêcher les dérives sociales que la crise économique dont nous vivons les premiers instants génèrera inexorablement à plus ou moins brève échéance si la communauté humaine dans son ensemble ne resserre pas ses rangs, ne se mobilise pas, ne fait pas taire ses divergences, tout faire s’impose donc dès aujourd’hui comme une priorité absolue. Le passé qui n’est pas si lointain et que nous ne pouvons pas feindre d’ignorer nous l’a appris, marquant le siècle précédent du sceau le plus sanglant de l’Histoire humaine.
Osons donc regarder la vérité en face tant qu’il en est temps. L’enjeu est vital à tous égards !
André Noir