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Selon Tidjane Thiam, le moratoire sur la dette, accordé aux pays pauvres, « permet de gérer en urgence les effets du Covid-19 »

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(BFI) – Tidjane Thiam pense que le moratoire accordé par le G20 au pays pauvres sur les remboursements de dette qui étaient prévus pour 2020, est une bonne chose. Cette figure respectée de la finance internationale, membre de la Task Force de l’Union Africaine contre le Covid-19, pense que cela permettra aux pays africains concernés, de disposer immédiatement des ressources, leur permettant de gérer les urgences qui s’imposent du fait de la propagation de la pandémie.

« L’idée de moratoire est venue de ce que, si par une opération on arrivait à suspendre ces paiements là (de la dette), les gouvernements auraient immédiatement des ressources sur place qu’ils pourraient utiliser pour lutter contre la maladie. C’est une idée très puissante, et tout le monde voit maintenant, que c’est la manière la plus rapide de mettre de l’argent immédiatement sur le terrain pour agir au profit des populations, plutôt que d’attendre des décaissements qui, dans le meilleur des cas, mettrons plusieurs semaines à arriver dans les différents pays » a déclaré M. Thiam dans une interview accordée à Radio France Internationale (RFI).

De nombreuses Organisations Non Gouvernementales, tout en saluant le geste du G20, le trouvent cependant « insuffisant ». Pour la plateforme Dette et Développement, le moratoire repousse le problème, et même risque de l’aggraver. « Les dettes n’étant pas annulées, les remboursements attendus en 2020 seront toujours dus en 2021 et majorés des intérêts accumulés sur la période : la dette sera d’autant plus insoutenable en 2021 » explique Fanny Gallois, la coordinatrice de cette plateforme.

Tidjane Thiam reconnait cette faiblesse dans « l’offre du G20 », mais suggère que, face à l’urgence, on ne pouvait attendre plus longtemps la meilleure des solutions. « Il y a un sentiment d’urgence depuis qu’on a commencé ce travail. C’est clair qu’il s’agit d’un moratoire. Mais cela nous donne le temps de prendre des mesures plus permanentes, de traiter le cas échéant, la question de la dette et avoir des restructurations là où elles sont nécessaires. Mais comme disait quelqu’un que je connais, l’essentiel dans la vie est d’abord de ne point mourir » a-t-il commenté sur ce point précis.

Le montant total de l’annulation des dettes des pays annoncés par le G20 n’est pas clairement précisé. Des ONG estiment que cette contribution à l’effort de lutte contre le Covid-19, est de seulement 12 milliards $, représentant la part bilatérale de la dette des pays pauvres. Il y a aussi une part privée, qui est détenue par des banques ou des grandes entreprises, notamment les traders des matières premières, et qui n’est pas directement du domaine des compétences du G20.

C’est dans cette logique qu’Oxfam demande que les remboursements de dette qui sont dues dans le cadre de l’exercice 2020 soient complètement annulées, quel que soit leurs natures (privées, multilatérales, ou bilatérales). Jusqu’ici, seule la France à travers son président et son ministre des Finance s’est prononcée en faveur d’une « annulation massive de la dette des pays africains ». Au sein du G20, on semble plus favorable, à la possibilité de renouveler le report d’échéance L’autre inconnue reste la position de la Chine, qui détient une bonne part de la dette africaine, et s’est engagé sans plus, à se joindre à l’effort de la communauté internationale

Rédaction
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