(BFI) – L’initiative cacao Côte d’Ivoire-Ghana (ICCIG) est sur le point d’accueillir de nouveaux adhérents. En effet, le Cameroun et le Nigeria ont formellement posé leur candidature à cette initiative lancée en 2017 par les présidents Alassane Ouattara et Nana Akufo-Addo.
Rappelons que la présidence de la l’initiative cacao Côte d’Ivoire-Ghana, mise en place par les deux pays dans l’optique de défendre leur position commune sur le marché international, est assurée, depuis mercredi 12 octobre 2022, par la Côte d’Ivoire pour une durée de deux ans.
Au terme d’une réunion à Abidjan du Comité de pilotage de cette initiative, le ministre ivoirien de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, a assumé la présidence de l’organisation en succédant à son homologue ghanéen, le docteur Owusu Afriyie Akoto, en poste depuis 15 mois.
À eux seuls, la Côte d’Ivoire et le Ghana produisent ensemble 60% du cacao mondial, mais ils n’arrivent pas encore à en contrôler le prix. L’arrivée de deux nouveaux membres va renforcer le poids de l’initiative sur le marché mondial.
Suffisant pour le secrétaire exécutif de l’Initiative cacao Côte-d’Ivoire-Ghana d’expliquer que « le Cameroun et le Nigeria, tous les deux, représentent à peu près 15% de la production mondiale. Donc, s’ils se joignent à la Côte d’Ivoire et au Ghana, cela ferait 75% de la production mondiale. Comme vous savez, la question aujourd’hui est comment améliorer les revenus du planteur. Le fait d’être ensemble donne une voix plus forte sur des réflexions autour de comment on peut, ensemble, améliorer les systèmes d’achat et mettre en place des politiques ».
Avec ce renforcement de l’initiative, certains espèrent voir une sorte « d’OPEP » (organisation des pays exportateurs de pétrole) pour le cacao. « Pour nous, l’important, c’est de travailler ensemble pour pouvoir créer un cadre beaucoup plus renforcé et créer un bon bloc », a ajouté Alex Assanvo.
Cette extension à deux pays africains de l’ICCIG serait-elle un premier pas vers l’élargissement à des pays d’Amérique latine, telles que la Colombie qui devient un grand producteur de cacao ? « Je pense que rien n’est impossible », rétorque le secrétaire exécutif.
Mais il tempère : « Nous n’y sommes pas encore parce que l’idée et la priorité, c’était déjà de renforcer les mécanismes qui sont en place, de les renforcer de façon régionale et de voir comment est-ce qu’on peut se mettre ensemble. Mais après, je pense que rien n’interdit d’aller plus loin ».
Dans le cadre de la Déclaration d’Abidjan signée en mars 2018, la Côte d’Ivoire et le Ghana, pourvoyeurs de plus de 60% de l’offre mondiale de cacao, ont créé à travers l’ICCIG un cadre formel de coopération bilatérale dans le secteur du cacao, qui consiste à améliorer la coordination dans la recherche, la fixation des prix et la lutte contre le travail des enfants dans l’industrie cacaoyère.
Cédric Boyomo