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EDF souhaite faire participer la Banque mondiale au financement du barrage de Kikot au Cameroun

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(BFI) – Selon les informations du ministère camerounais de l’Économie, Electricité De France (EDF) cible la Banque mondiale pour le financement de la construction du barrage de Kikot sur le fleuve Sanaga revèle Investir au Cameroun. Le coût de ce projet, en cours de développement, devrait dépasser le milliard d’euros (soit plus de 650 milliards de FCFA), selon les premières estimations de l’entreprise française.

Ce sujet, apprend-on, a fait l’objet de discussion le 27 septembre 2022 à Yaoundé entre le ministre de l’Économie (Minepat), Alamine Ousmane Mey, la directrice Afrique, Moyen-Orient et Méditerranée orientale d’EDF, Valérie Levkov, et la directrice générale d’EDF Cameroun, Marlène Biessy. « Le Minepat a […] marqué sa disponibilité à travailler de concert avec les équipes de EDF pour intéresser le groupe de la Banque mondiale, et plus spécifiquement la Société financière internationale (SFI ou IFC en anglais), dans la perspective du closing financier du projet », informe le ministère de l’Économie.

La SFI participe déjà au financement du projet d’aménagement hydroélectrique de Nachtigal dont EDF est l’actionnaire de référence de la société de projet (Nachtigal Hydro Power Company-NHPC) avec 40% du capital. Ce projet, qui prévoit notamment la construction d’une centrale hydroélectrique d’une capacité de 420 MW, devrait être livré en 2024. SFI, qui contrôle 20% du capital de NHPC, s’est engagée à injecter dans cette infrastructure (en fonds propres et en prêt) 217 millions d’euros (plus de 142 milliards de FCFA), soit plus de 18% de son financement global.  

Préalables

Pour le développement du barrage hydroélectricité de Kikot, d’une puissance qui devrait varier entre 450 et 550 MW, EDF a signé des accords d’exclusivité et de développement avec le gouvernement camerounais respectivement le 26 novembre 2019 et le 21 juin 2021. « Dès la fin de l’année, nous allons commencer les activités de recherche de financements », a annoncé Valérie Levkov en février dernier au sortir d’une audience avec le ministre des Finances, Louis Paul Motaze. Selon le planning actuel, le closing financier devrait s’achever au plus tard en 2024, pour que la construction soit lancée en début d’année 2025 et la centrale hydroélectrique mise en service en 2029.

Pour ce faire, plusieurs préalables doivent être remplis pour ce projet qui devrait être réalisé en partenariat public-privé : la société de projet doit être créée et tous les contrats de projet (contrat d’achat d’électricité, licence de vente d’énergie électrique, convention de concession, contrat de raccordement et contrat de distribution) doivent être signés. « Les études concernant le raccordement du projet au réseau national (solution de raccordement, études de poste et tracé des lignes électriques d’évacuation) sont en cours, en concertation étroite avec la Sonatrel (entreprise publique en charge du transport de l’électricité) », indique EDF dans la dernière Newsletter sur le projet qui date du 5 septembre 2022.

Mais, dans tous les cinq bulletins d’informations déjà produits jusqu’ici, l’entreprise française n’évoque pas le contrat d’achat d’électricité, souvent déterminant pour la mobilisation des financements. Chez Eneo, le distributeur exclusif de l’électricité, on estime d’ailleurs qu’il est très tôt pour en parler. Il faut dire que les études de dimensionnement du projet sont toujours en cours (définition des ouvrages, infrastructures, connexes nécessaires, organisation du chantier…). Et l’avant-projet sommaire (APS) est attendu seulement cette fin d’année.

Nouvelles contraintes

Par ailleurs, il n’est pas sûr que ce calendrier soit respecté d’autant que le ministre de l’Économie souhaite désormais que le barrage hydroélectrique de Kikot soit « un véritable pôle de développement, avec en amont une pratique intensive de valorisation aquacole et en aval, la mise en place d’agro-industries, tirant les opportunités d’irrigation offertes par le barrage », selon le compte rendu de l’audience du 27 septembre 2022. À en croire le même document, Alamine Ousmane Mey « a également relevé l’opportunité de créer des conditions pour le développement touristique de ce projet (localisé à 65 km de Yaoundé), notamment à travers l’aménagement des parcs ».

Dans l’objectif de faire de Kikot un projet intégré, les responsables de EDF ont, pour leur part, « noté la nécessité d’entamer la préparation du bitumage de la voie d’accès au site du projet, ainsi que du développement du réseau routier, pour le désenclavement de la zone du barrage », lit-on dans le même document.

Rédaction
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