(BFI) – « L’objectif est de satisfaire la consommation nationale et moderniser la production du riz. Car, aujourd’hui, il n’y a que le labour qui est mécanisé. Donc, nous envisageons de moderniser la moisson, le stockage et le décorticage, afin d’avoir suffisamment de capacités pour que le riz soit disponible », explique le ministre de l’Agriculture Gabriel Mbairobe lors d’un atelier visant à finaliser la stratégie nationale de développement de la compétitivité de la filière riz, qu’il a présidé à Mbankomo, localité située dans la banlieue de Yaoundé, la capitale du pays.
Articulée autour de la promotion des activités et des appuis multiformes visant l’intensification de la culture des riz irrigué et pluvial, cette stratégie, apprend-on officiellement, a pour objectif de porter la production locale de cette céréale d’environ 100 000 tonnes actuellement, à 450 000 tonnes en 2025, puis finalement à 750 000 tonnes à l’horizon 2030. Pour atteindre cet objectif, le Cameroun peut compter sur l’expertise du Japon, pays qui soutient déjà le Projet de développement de la riziculture pluviale.
L’élaboration de la stratégie nationale de développement de la compétitivité de la filière riz, qui s’intègre parfaitement dans la politique d’import-substitution prônée par les autorités camerounaises, survient au lendemain de l’obtention par le Cameroun d’un financement d’environ 52 milliards de FCFA de la Banque islamique de développement (BID). Ces fonds serviront à la mise en œuvre du Programme de développement de la chaîne de valeurs du riz, apprend-on.
Pour rappel, le riz et le poisson congelé sont les principaux produits alimentaires importés au Cameroun. Selon l’Institut national de la statistique (INS), pour le seul premier semestre 2021, le riz, à lui tout seul, a représenté 5% de l’enveloppe globale des importations totales du Cameroun, chiffrées à 1 824 milliards de FCFA pour 5,07 millions de tonnes de marchandises.
Afin de satisfaire une demande locale sans cesse croissante, et face à une production locale qui tourne généralement autour de 100 000 tonnes chaque année, les autorités camerounaises annoncent des importations de 400 000 tonnes de riz pour le compte de l’année 2022 courante. Ces importations, qui surviennent dans un contexte de hausse généralisée des cours mondiaux et des tarifs du fret maritime, devraient se faire en franchise des droits de douane et d’autres redevances portuaires, apprend-on de bonnes sources.
Omer Kamga