(BFI) – Le 18 février dernier, Serge Hervé Boyogueno, directeur général de la Société nationale des mines (Sonamines), a signé, avec la China Railways no5 Engineering Group Co (CREC 5), un Mémorandum d’entente (MoU) dans le cadre du développement, financement et mise en œuvre de projets miniers et d’industries connexes au Cameroun.
Concrètement, apprend-on officiellement, cette filiale de la China Railways Group Ltd devrait accompagner la Sonamines dans le développement des gisements de bauxite de Ngaoundal et Makan, situés dans la région de l’Adamaoua.
« Le Cameroun dispose de trois gisements de bauxite de classe mondiale dans la région de l’Adamaoua (Minim-Martap, Ngaoundal et Makan, NDLR). Les ressources sont évaluées à un milliard de tonnes. En juillet 2018, le Cameroun avait attribué trois permis de recherche sur ces gisements à un opérateur minier (l’Australien Canyon Resources, NDLR), pour une durée de 3 ans, non renouvelables. Les trois permis sont arrivés à expiration le 11 juillet 2021 et l’opérateur a introduit auprès du ministère en charge des Mines une demande de permis d’exploitation sur l’un des trois permis (Minim-Martap, NDLR). La Sonamines, bras séculier et opérationnel de l’Etat dans le secteur, a donc sollicité depuis le mois de novembre 2021 les deux autres espaces pour qu’il lui soit attribué deux permis de recherche », explique Serge Hervé Boyogueno, le DG de la Sonamines.
A en croire M. Boyogueno, ce MoU signé devrait conduire à la mise en place d’un consortium avec des sociétés d’Etat chinoises ayant des compétences dans le domaine minier, industriel et commercial ; le bouclage des travaux de recherche avec la production d’une étude de faisabilité bancable et d’une étude d’impact environnemental ; l’exploitation de la bauxite ; la construction d’une raffinerie pour la transformation de la bauxite en alumine ; la construction d’une usine pour la transformation de l’alumine en aluminium ; et enfin la construction d’une usine pour la transformation de l’aluminium en produit dérivés ( tôles, alucobonds, câbles électriques, etc.).
« Après ce MoU, vont suivre les accords contraignants, dernière étape avant le démarrage effectif des travaux sur le terrain. Tout ceci est bien évidement conditionné par l’obtention de tous les titres y afférents », précise le DG de la Sonamines. A l’analyse, grâce à cette alliance avec les opérateurs chinois, la Sonamines, qui a été créée le 14 décembre 2020, pourrait très rapidement devenir non seulement un exploitant minier au Cameroun, mais aussi un opérateur majeur de l’industrie lourde.