(BFI) – Dans deux communiqués publiés, mercredi 20 octobre, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), dépositaire central du marché financier unifié de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), annonce que le Trésor public camerounais vient de rembourser pour un montant total de 43,5 milliards FCFA, la dernière échéance de son emprunt obligataire baptisé « ECMR 5,5% Net 2016-2021 », d’une part ; et d’autre part, que le pays mettra en paiement, le 15 novembre 2021, une enveloppe de 58,4 milliards FCFA, au titre cette fois-ci du remboursement de son emprunt obligataire « ECMR 5,6% Net 2018-2023 ».
Au total, c’est une enveloppe totale de 101,9 milliards FCFA (177,7 millions $) que les investisseurs ayant fait confiance au Cameroun lors des deux opérations de levées de fonds susmentionnées, encaissent depuis le 19 octobre 2021, en ce qui concerne l’emprunt 2016-2021 ; et se préparent à encaisser à compter du 16 novembre 2021, pour ce qui est de l’emprunt obligataire 2018-2023. Sur cette enveloppe globale, révèlent les données de la Banque centrale, 10,6 milliards FCFA représentent les intérêts, dont 8,4 milliards FCFA pour la valeur 2018-2023.
Selon les analystes du marché financier, ces remboursements permettront non seulement d’oxygéner la trésorerie des investisseurs, dans un contexte de reprise de l’activité économique dans l’espace Cemac, malgré la persistance de la pandémie du Covid-19, mais aussi et surtout de crédibiliser davantage la signature du Cameroun sur le marché des capitaux sous-régional. En effet, se satisfait-on au ministère des Finances, depuis le lancement de la première émission obligataire du Cameroun sur le marché financier en fin d’année 2010, le pays n’a jamais enregistré le moindre défaut de paiement.
Taux d’intérêt compétitifs
Selon Investir au Cameroun, en plus d’avoir renforcé la confiance des investisseurs, cette solvabilité du Trésor camerounais a contribué à asseoir une certaine maîtrise des taux d’intérêt servis par l’Etat du Cameroun, au cours de ses opérations de recherche des financements. « Le Cameroun est aujourd’hui le seul pays au sud du Sahara qui s’endette encore à des taux d’intérêt de moins de 3% pour les titres de courte maturité, et de moins de 7% pour les maturités longues », aime souvent à rappeler Sylvester Moh, le directeur général du Trésor, de la Coopération financière et monétaire (DGTCFM) au ministère des Finances.
Pour rappel, les emprunts obligataires 2016-2021 et 2018-2023, tous effectués sur le Douala Stock Exchange (DSX), le marché financier national qui a finalement fusionné avec la Bvmac, le marché sous-régional, ont permis au Cameroun de lever une enveloppe globale de 365 milliards FCFA, afin de réaliser des projets d’infrastructures dans le pays.
Dans le détail, quatrième emprunt obligataire de l’histoire des finances publiques camerounaises, l’emprunt baptisé « ECMR 5,5% Net 2016-2021 », lancé le 20 septembre 2016, pour mobiliser une enveloppe de 150 milliards FCFA, avait été souscrit à 115,43% par les investisseurs. Ce qui avait permis au Trésor public de mobiliser finalement la totalité des 165 milliards FCFA mis à disposition par les investisseurs, après une surallocation autorisée par le régulateur du marché.
Initialement d’un montant de 150 milliards FCFA, l’emprunt baptisé « ECMR 5,6% net 2018-2023 », quant à lui, avait permis de lever 200 milliards FCFA après sursouscription des investisseurs (207 milliards FCFA au total). Une surallocation dûment autorisée par le régulateur du marché financier national de l’époque, ayant permis au gouvernement d’empocher 50 milliards FCFA supplémentaires sur l’enveloppe disponible.
Placide Onguéné