(BFI) – En 2020, le Cameroun a importé une cargaison totale de 860 000 tonnes de blé, révèle l’étude sur le positionnement stratégique de la filière fabrication des produits à base de céréales, rendue publique le 25 août 2021 à Douala par le Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN) camerounaises. Ces importations, qui ont coûté environ 150 milliards de FCFA, sont en hausse de 30 000 tonnes en glissement annuel. Elles se rapprochent progressivement de la barre de 900 000 tonnes d’importations projetée en début d’année par le ministère du Commerce et les opérateurs de la filière.
« La Russie est le premier exportateur de blé vers le Cameroun avec près de 300 000 tonnes, suivie par le Canada (144 000 tonnes), la France (117 000 tonnes) et les USA (54 000 tonnes) », énumère l’étude du BMN. En effet, depuis la faillite de la Société de développement du blé (Sodéblé) en 1980, l’intégralité du blé consommé au Cameroun est importée.
Ce statut d’importateur attitré de blé permet à des négociants internationaux, tel que la société française Céréalis, de réaliser de bonnes affaires au Cameroun. En effet, en 2015, Remi Depoix, président de ce négociant français, a révélé que cette entreprise spécialisée dans le négoce des céréales exporte vers le Cameroun environ 200 000 tonnes de blé chaque année. Ce qui représente, selon lui, environ 20% du chiffre d’affaires de Céréalis.
Au demeurant, afin de réduire sa dépendance aux importations, le pays expérimente actuellement, avec le concours de l’Institut de recherches agricoles pour le développement (Irad), des variétés de cette céréale pouvant pousser au Cameroun, avec des rendements probants. À cet effet, avec le concours des paysans, des champs expérimentaux offrant des rendements de 4 tonnes à l’hectare, ont été créés dans des localités telles que Wassandé (région de l’Adamaoua), où l’on peut encore apercevoir les reliques de la Sodéblé ; Banyo (Adamoua) ; ou encore Bamenda (Nord-Ouest).
Omer Kamga