(BFI) – Dans son rapport sur les entreprises publiques en 2019, la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR) révèle que le Crédit foncier du Cameroun (CFC), la banque publique de l’habitat du pays, est pratiquement en situation de cessation d’activités.
« En raison de la dégradation continue des capitaux propres et selon les dispositions de l’Acte uniforme Ohada, le CFC devrait être en situation de cessation d’activités, dans la mesure où plus de la moitié de son capital social est absorbée par les résultats nets déficitaires cumulés », souligne la CTR dans le rapport qui vient d’être rendu public.
Et cet organisme spécialisé du ministère des Finances de poursuivre : « toutefois, les avoirs du CFC au titre de la contribution au CFC évaluée à 257, 491 milliards de FCFA, collectés par le Trésor public et en attente de reversement, permettraient de renforcer les capitaux propres, afin de respecter les ratios réglementaires de la Cobac (Commission bancaire de l’Afrique centrale) », souligne la CTR.
Cette rétention par le Trésor public des revenus à mettre à la disposition du CFC plombe l’efficacité de cette entreprise publique, qui peine à doper le marché de l’habitat au Cameroun depuis de longues années. En effet, souligne la CTR, en 41 ans, le CFC n’a apporté que des concours financiers de 420 milliards de FCFA pour la réalisation de projets immobiliers dans le pays. Grâce à ces crédits hypothécaires octroyés à des taux bonifiés, les bénéficiaires ont pu construire 85 000 logements et acquérir 16 342 parcelles de terrains.
Afin de rendre le Crédit foncier plus performant et efficace, la CTR recommande aux pouvoirs publics une révision pure et simple du « modèle économique du CFC, pour lui permettre (…) d’accroître ses ressources et d’élargir son périmètre d’activité, pour financer en masse les logements et satisfaire une part significative des besoins ».
La révision du modèle d’affaires du CFC préconisé par la CTR pourrait non seulement booster l’accès au foncier sécurisé, qui demeure un véritable obstacle au développement de l’immobilier au Cameroun, mais aussi et surtout contribuer à la résorption du déficit de logements estimé à environ 1,3 million d’unités, selon certains experts.