(BFI) – A 27 ans, Audrey Chicot a fondé MSMI, entreprise spécialisée dans la fabrication mécanique et la maintenance industrielle. Depuis sa création en 2003, MSMI opère une véritable révolution dans l’industrie métallurgique au Cameroun, au point de devancer la concurrence étrangère.
Lorsque Audrey Chicot (photo) se lançait dans la métallurgie il y a 18 ans, l’industrie locale dépendait en majorité des entreprises étrangères pour la fabrication mécanique, la mécano-soudure et la maintenance industrielle. Pour doter son pays d’une industrie métallurgique locale, elle suit une formation auprès de Chicot AMI, entreprise détenue par la famille de son époux.
Après un séjour à l’étranger, elle revient au Cameroun en 2003 avec sa famille, équipée de quelques caisses à outils et d’un fonds de 12 millions FCFA (environ 18 000 euros), qu’elle utilise pour fonder MSMI (Multi-services et matériels industriels). Depuis son installation au pays, Audrey Chicot a réussi à s’imposer dans cette industrie autrefois dominée par la concurrence étrangère et les petits fabricants du secteur informel.
Les opérations de MSMI ciblent pratiquement tous les secteurs, « du pétrole au naval, en passant par l’industrie lourde, le textile, le bois, la cosmétique, le plastique ou encore l’agro-industrie », détaille-t-elle sur Sputnik. L’entreprise emploie à ce jour plus de 70 salariés, et réalise un chiffre d’affaires annuel de 600 000 millions FCFA, soit près d’un million d’euros.
Au-delà de doter son pays d’une véritable entreprise métallurgique, Audrey Chicot milite également pour une meilleure intégration des femmes dans cette industrie. Pour ce faire, elle a confié des postes techniques et de responsabilité à plusieurs femmes, et propose stages et formations à ces dernières. Les œuvres de l’entrepreneure ont attiré l’attention du gouvernement camerounais, qui a inscrit MSMI comme une entreprise stratégique de l’industrialisation locale à l’horizon 2035.
En 2014, MSMI a été classée 6ème entreprise mondiale sur plus de 900 entreprises de la même taille, par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI). Elle a également reçu une reconnaissance de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), à travers la méthode Kaizen de gestion de la qualité au niveau national.
À présent, Audrey Chicot noue des partenariats stratégiques avec d’autres industriels pour devenir une figure incontournable de la métallurgie au niveau de la sous-région Afrique centrale.
In Ecofin