(BFI) – Le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Gabriel Dodo Ndoke, était face à la presse en fin de semaine pour expliquer les avantages de la société nationale des mines récemment créée.
Le 14 décembre 2020, le président de la République a pris un décret portant création de la Société nationale des Mines (Sonamines), une société à capital public, ayant comme unique actionnaire l’Etat. Conformément aux termes de l’article 4 du décret créant ladite société, cet organisme public est mandaté pour gérer désormais les intérêts de l’Etat dans le secteur minier. Pour mieux en expliquer les enjeux, le ministre des Mines, des Industries et du Développement technologique, qui assure la tutelle technique de cette société était face à la presse samedi dernier. Selon Gabriel Dodo Ndoke, qui n’a pas caché sa satisfaction « au regard de la portée hautement déterminante de ce décret du président de la République qui vient révolutionner totalement le secteur minier camerounais», il s’agit pour lui de « l’aboutissement d’un long processus enclenché il y a quelques années.»
Ce qui va changer
« L’avènement de la Sonamines permettra effectivement à notre pays de bénéficier plus que par le passé, des retombées de l’exploitation de son sous-sol », a souligné d’entrée de jeu le ministre. Avant de préciser que la Sonamines hérite en partie des missions contenues dans le texte organique du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique du 1er octobre 2012. De manière synthétique, il faut dire que le chef de l’Etat, à travers cet acte, a doté notre pays d’une structure importante devant disposer de tous les moyens techniques et financiers pour conduire, pour le compte de l’Etat, la réalisation des opérations minières commerciales et industrielles, opérations qui sont jusque-là réalisées par les entreprises privées partenaires de l’Etat dans les grands projets miniers. L’Etat va donc se déployer lui-même à travers son démembrement pour booster la réalisation et le suivi des grands projets miniers dans notre pays. Pour ce qui est des missions de la nouvelle entité, elles peuvent se résumer aux études relatives à l’exploration et à l’exploitation des substances minérales ; aux opérations d’achat et de commercialisation des substances minérales pour le compte de l’Etat, particulièrement l’or et le diamant. Les activités d’exploration et d’exploitation des substances minérales ; la prise des participations dans les sociétés exerçant dans le domaine minier ; la réalisation de toutes les opérations commerciales et industrielles dans le secteur des mines font également partie des prérogatives de la Sonamines.
Quid des autres substances telles que les hydrocarbures et les produits de carrières
Gabriel Dodo Ndoke insiste sur le fait que le Minmidt demeure le régulateur du secteur minier et du secteur amont des hydrocarbures. « En plus d’assurer la tutelle technique de la Sonamines, le Minmidt va poursuivre ses activités relatives à la gestion des carrières industrielles, la valorisation des ressources pétrolières et gazières, le suivi du secteur pétrolier amont et l’encadrement technique, juridique et administratif du secteur minier », a indiqué le ministre.
L’impact de la Sonamines sur l’artisanat minier et le partage de productions
La Sonamines hérite de certaines missions autrefois exercées par le Cadre d’appui à la promotion de l’artisanat minier (CAPAM) notamment la canalisation de l’or produit par les artisans miniers. Les activités des artisans vont se poursuivre sur le terrain et la Sonamines va jouer un rôle important en ce qui concerne la canalisation de leur produit notamment l’or. Pour ce qui est du partage de production, le ministre s’est voulu prudent. « L’activité minière de manière générale dans notre pays est régie par le Code minier de 2016. Ce sont les dispositions de ce Code qui instituent les types de titres miniers et les dispositions relatives aux conventions minières. La Sonamines assurera dès lors ses missions dans le cadre des dispositions prévues par ces conventions », a-t-il déclaré.
De l’adéquation formation-emploi
« Le code minier a prévu des dispositions demandant aux partenaires de l’Etat d’assurer la formation des Camerounais et le transfert de technologie. Le Minmidt travaille déjà avec les grandes écoles en vue de mettre en place un partenariat visant à assurer une bonne adéquation entre les besoins du marché de l’emploi dans le secteur minier avec les programmes de formation des étudiants », a affirmé Gabriel Dodo Ndoke. Tout en soulignant que le décret de création de la Sonamines « dispose en son article 21 que la Sonamines peut employer le personnel directement recruté, les fonctionnaires en détachement, les agents de l’Etat relevant du code de travail mis à sa disposition et même le personnel saisonnier occasionnel ou temporaire. Il est donc indispensable de s’entourer de la ressource humaine adéquate, car rien n’est à négliger pour favoriser l’essor de notre secteur minier. » La floraison des structures de formation des ingénieurs de mines et de la géologie, notamment dans les Universités d’Etat et dans les instituts privés, devrait donc aider à garantir une ressource humaine de qualité.