(BFI) – « Après un relâchement à 11,4% du PIB en 2020, en rapport avec le soutien économique et social aux agents économiques en réponse à la crise sanitaire du coronavirus, la pression fiscale devra être portée à 12,7% du PIB en 2021 dans la perspective d’atteindre l’objectif à moyen terme de 13,5% du PIB en 2023 », peut-on lire dans le Documentation d’orientation budgétaire (DOB) préparé par le gouvernement camerounais en vue de l’élaboration de la prochaine loi de finances.
La pression fiscale, ici, désigne le ratio entre les recettes fiscales budgétaires (impôt sur les sociétés pétrolières exclu) et le PIB courant (la richesse nationale). Selon les projections du DOB, ce ratio devrait donc augmenter de 1,3% au cours de l’exercice 2021. Concrètement, cela veut dire que les entreprises et les ménages du Cameroun réunis devraient payer plus d’impôts en 2021 et les années suivantes. Et ceci n’intègre pas la fiscalité locale et les cotisations sociales.
Pour atteindre ces objectifs, la politique fiscale sur le triennat 2021-2023 sera globalement orientée vers l’accroissement de la mobilisation des recettes fiscales internes non pétrolières (TVA, impôt sur les sociétés non pétrolières, droits d’accises, impôts sur les salaires…). Le gouvernement entend procéder notamment à l’élargissement de l’assiette fiscale à travers la poursuite de la rationalisation des exonérations ; l’optimisation de la fiscalisation du secteur informel par la promotion des moyens de paiement traçables ; le réajustement du seuil d’assujettissement à la TVA pour un meilleur rendement de cet impôt ; la mise en place d’un système de suivi de la conformité fiscale des contribuables par les grandes entreprises ; la modernisation des modalités de perception de certains droits de timbre, etc.
L’État espère collecter des recettes fiscales internes non pétrolières de l’ordre 1 955,7 milliards de FCFA (+11,8%) en 2021 ; 2 113,6 milliards (+8,07%) en 2022 et 2 339,2 milliards (+10,6%) en 2023.
Le patronat n’a pas encore réagi à ces orientations du gouvernement. « Il faut que cette crise soit l’occasion de prendre des décisions courageuses sur la fiscalité (…) Le temps de la fiscalité sur le chiffre d’affaires est, à mes yeux, révolu et doit laisser la place à une fiscalité incitative, stable, favorisant la création de valeurs et de richesses pérennes », indiquait il y a quelques semaines Emmanuel de Tailly. Le directeur général de la Société anonyme des brasseries du Cameroun est aussi le vice-président du Groupement inter-patronale du Cameroun (Gicam).