(BFI) – Cardinal Stone, entreprise nigériane spécialisée dans la gestion et l’investissement a dans une récente note d’analyse recommandé aux investisseurs de céder les actions de Total Nigeria sur les 12 prochains mois. La filiale du groupe français présente en effet un profil peu intéressant sur le court terme. La valeur cible de son action est estimée à 95 nairas.
A ce prix, le ratio cours/bénéfice (qui permet de voir combien de fois il faut avoir le bénéfice d’une période précise pour récupérer sa mise dans un investissement) de la société était de 24x contre une moyenne de 8,3x pour les entreprises du secteur des hydrocarbures cotées sur le Nigerian Stock Exchange. En plus d’être surévaluée, l’action Total Nigeria risque de ne pas rapporter cette année, car il n’est pas prévu une distribution de dividendes, donc pas de rémunération pour les actionnaires.
L’entreprise a connu une année 2019 difficile, avec un chiffre d’affaires de 290,8 milliards de nairas (725,2 millions d’euros) en baisse de 6%. Dans la foulée, le bénéfice avant impôt a été de 3,6 milliards de nairas, en baisse de 70% comparé à celui de l’année 2018 précédente. Elle a aussi terminé l’année 2019 avec un besoin potentiel de trésorerie de court terme de 8,5 milliards de nairas.
Total Nigeria a certes connu une année difficile avec des volumes de vente en baisse, mais elle a limité la casse en parvenant à réduire ses coûts d’exploitation ; ce qui lui a permis d’obtenir un résultat d’exploitation positif et en hausse. Toutefois un résultat net financier négatif de 6 milliards de nairas contre un gain de 7 milliards en 2018 a complètement changé ses résultats.
Il ressort de l’analyse des comptes de la structure que le déséquilibre a été provoqué surtout par une baisse drastique des subventions perçues sur les prix des hydrocarbures ; ce qui s’est ajouté à une hausse des dépenses pour le remboursement des intérêts sur les crédits bancaires. En effet, le gouvernement nigérian est en train de revoir sa politique de subvention des prix de l’essence à la pompe et reverse désormais sa compensation à une société publique chargée des importations de produits raffinés et non plus aux marqueteurs.
Bouba Yankréo