(BFI) – La feuille de route signée le 13 janvier 2021 entre le gouvernement et les acteurs de la filière cacao vise la création d’un label spécifique au pays.
Pratiquer la cacaoculture tout en préservant l’environnement. Tel est l’objectif visé par la feuille de route signée le 13 janvier 2021 à Yaoundé entre le gouvernement camerounais et les acteurs intervenant dans les chaînes de production et de commercialisation du cacao.
Il s’agit de lutter contre la déforestation en vue de la création des plantations de cacao, et booster la production nationale de ce produit de rente. Selon Gabriel Mbaïrobé, le ministre de l’Agriculture et du développement rural (Minader), cet acte repose sur trois piliers : « Il y a la protection et la restauration des forêts, la production durable et la commercialisation du cacao, et l’engagement des communautés et l’inclusion sociale », a-t-il indiqué. Cette feuille de route qui devra à terme, contribuer à améliorer les conditions de vie des producteurs, impose au Minader une mission bien définie.
« Elle engage le ministère de l’Agriculture et du développement rural à produire plus de cacao sur peu d’espace. A cela s’ajoute la restauration de la forêt là où elle a été dégradée. Tout cela va permettre que le cacao produit, soit acheté au juste prix », a poursuivi Gabriel Mbaïrobé.
Passée la phase de la signature, la prochaine étape consiste à recourir aux techniques modernes à même d’augmenter la productivité. Ceci à travers la mise en place des variétés plus productrices. A cela s’ajoutent des techniques agricoles plus rentables.
« Nous sommes dans une mouvance internationale qui vise à préserver l’environnement à travers la préservation de la forêt. Chacun doit, à travers cet engagement, respecter ses obligations. On demande aux producteurs de veiller à ne pas détruire la forêt. Il ne faudrait pas que ce soit un contrat à sens unique. Il y a aussi le marché. Il faut que les industries rémunèrent le travail des producteurs, il faut une rémunération adéquate », a relevé Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce, l’un des signataires de ladite feuille de route. Selon lui, l’essentiel n’est pas de signer les documents, mais de s’assurer de la disponibilité des moyens devant permettre l’atteinte des objectifs visés.
Or, ici, la question du financement des services environnementaux attendus par les producteurs semble préoccuper les pouvoirs publics. « Il faudra bien mettre la main à la poche. Oui, il faudra bien être en mesure de rémunérer les services environnementaux attendus des producteurs dans leurs actions. Car, la sécurité de l’environnement implique la sécurité de ceux qui vivent dans l’environnement », insisté le ministre du Commerce. L’engagement des producteurs devra être la contrepartie de la garantie d’un revenu adéquat et décent à travers des différents’ mécanismes et supports répertoriés dans la feuille de route.
Toutefois, certains s’interrogent sur les potentiels bienfaits de cette initiative en faveur du secteur camerounais du cacao. Comment va-t-elle aider le secteur privé à respecter ses engagements en matière d’approvisionnements durables, et quelle en sera la valeur ajoutée pour les cacaoculteurs ? Des préoccupations qui vont meubler les rencontres entre les différents acteurs dans les prochains jours.
A travers la signature le 13 janvier 2021 de la feuille de route pour un « cacao sans déforestation », le Cameroun entend ainsi créer son label dénommé « Cameroon green cocoa ». L’objectif de celui-ci étant la valorisation de l’origine du produit, la mise sur le marché d’un cacao fin qui répond aux spécificités locales et la mise en exergue de la couleur rouge brique des fèves camerounaises.