(BFI) – Société Générale Côte d’Ivoire (SG CI), filiale locale du groupe français Société Générale a mené une opération de charme auprès des investisseurs avec la récente communication financière relative à son exercice 2019. Les responsables de la Banque y ont notamment évoqué sa rentabilité, avec un produit net bancaire (chiffre d’affaires) qui a été en hausse de 17% comparé à celui de l’exercice 2018, un résultat net (bénéfice) qui a progressé de 20% et un rendement des fonds propres qui s’est amélioré de 24%.
La Banque a présenté d’autres indicateurs de solidité, notamment un coût du risque à moins de 1% de l’encours global des crédits accordés, des crédits à problème, dont le poids (7%) sur le bilan est en baisse comparé à celui de 2018 (8%), et une grande diversité dans le portefeuille des individus et entreprises à qui elle a prêté de l’argent. Société Générale a en outre continué de grossir sa base clientèle, tout en renforçant ses fonds propres.
Pour 2019, elle a proposé un dividende qui est en hausse de 33,3%, comparé à celui de l’année précédente. Ce bon profil de placement est d’ailleurs reconnu par des analystes de la place boursière d’Abidjan. Selon Brice Kouao, investisseur et promoteur de l’Ecole de la bourse qui regroupe des dizaines de petits investisseurs, SG CI représente actuellement le placement idéal pour ceux dont la stratégie d’investissement se situe à moyen et à long terme. Des indicateurs fournis par la plateforme Capital IQ l’attestent.
Sur une période de cinq ans, les indicateurs de performance ne cessent de progresser. Sur cette base quinquennale, le produit net bancaire de l’entreprise était en hausse de 12,7% au terme de l’année 2017, 15,4% en 2018, et 17,2% en 2019. Ces chiffres sont la preuve que SG CI a des performances dont la croissance s’accélère.
La banque en mode séduction
Malgré ce fort potentiel, la filiale du groupe français qui porte le même nom, peine encore à séduire les investisseurs. Certes, la valeur de son action sur la BRVM affiche une progression nulle au 1er juin 2020. C’est relativement une meilleure situation, comparée à la baisse généralisée des cours pour l’ensemble des banques cotées sur ce marché financier, à l’exception de BOA Niger. Cependant, son ratio de cours sur bénéfice qui mesure le niveau d’appétit des investisseurs pour une société cotée était de seulement 2,68x, un des plus bas niveaux du secteur bancaire coté à Abidjan.
SG CI affiche donc une situation exceptionnelle où ses performances et fondamentaux sont solides, ses perspectives ne sont pas compromises au regard de la solidité de ses fonds propres et de la diversité de son portefeuille clients. Pourtant, elle peine à séduire les investisseurs. La réponse semble se trouver entre le volume des négociations sur ses titres et la psychologie des investisseurs de la BRVM.
Il faut aussi noter qu’en plus d’être peu disponible pour les transactions en bourse, le titre de cette Banque n’est pas suffisamment liquide. En effet, la moyenne journalière des titres SG CI négociés sur la BRVM était de 7700 pour la période de 30 jours s’achevant le 1er juin 2020. Elle est en baisse comparée à la moyenne de 27 000 sur les dix dernières années. Des explications de M. Kouao, il en ressort que le gros des investisseurs est très souvent en quête de titres rentables sur le court terme, qui peuvent être rapidement cédés avec très peu de perte de valeur et au mieux, des gains de valeur.