(BFI) – Dans un discours de grande envergure, lors des Assemblées annuelles d’Afreximbank à Abuja, les 25 juin 2025, Aliko Dangote, fondateur et président de Dangote Group, a lancé un appel à l’action puissant et opportun : « Si c’est l’Amérique d’abord, alors ce doit être l’Afrique d’abord. » Le milliardaire africain a mis le continent au défi de prendre en main son propre avenir en investissant localement, en créant des emplois et en veillant à ce que les richesses de l’Afrique restent à l’intérieur de ses frontières.
Pour Dangote, le chemin pour rendre à l’Afrique sa grandeur commence par l’industrialisation et la construction de chaînes de valeur régionales. S’appuyant sur la transformation de l’industrie du ciment du Nigeria, qui est passée de 1,9 million à plus de 60 millions de tonnes, il a présenté des arguments convaincants sur ce qui est possible lorsque les Africains s’engagent à construire chez eux.
Il n’a pas mâché ses mots. Selon lui, une dépendance excessive à l’égard des capitaux étrangers n’est pas viable. « Si je n’investis pas à la maison, comment puis-je m’attendre à ce que quelqu’un d’autre le fasse ? » Il a annoncé son intention d’inscrire ses activités d’engrais et de raffinerie, renforçant ainsi la nécessité de la transparence, de la concurrence et d’une croissance tirée par l’Afrique.
Pourtant, il a été franc sur les défis. Qu’il s’agisse de pénuries chroniques d’électricité ou d’environnements politiques incohérents, l’industrie africaine est confrontée à de sérieux obstacles. Pourtant, il a fait l’éloge d’Afreximbank en tant que catalyseur clé de projets à grande échelle, déclarant : « Sans nos banquiers, dirigés par Afreximbank, cela aurait été impossible. »
Dangote a exhorté les pays africains à s’éloigner de l’exportation de matières premières et à se concentrer plutôt sur la transformation et la valeur ajoutée. « Ne prenez pas notre cacao et ne revenez pas avec du chocolat à vingt fois le prix. Produisons ici et créons des emplois ».
Il a également appelé à la création d’au moins dix institutions comme Afreximbank, affirmant qu’avec une architecture financière adéquate, l’Afrique pourrait être transformée en cinq ans. « Voyez grand, puis grandissez. »
En ce qui concerne la corruption, il a recadré le récit : « La corruption existe partout. Le problème, c’est quand l’argent volé est sorti d’Afrique au lieu d’être réinvesti ici ».
L’Afrique n’a pas besoin de charité. Il a besoin d’un leadership audacieux, d’investissements visionnaires et d’institutions qui reflètent l’ambition du continent. L’Afrique doit se relever de ses propres mains, selon ses propres termes.