(BFI) – Le 5 novembre 2021, le Premier ministre, Joseph Dion Nguté, va procéder dans la localité de Mbankomo, à une vingtaine de kilomètres de Yaoundé, la capitale du pays, à l’inauguration de l’usine de la Compagnie fermière du Cameroun (CFC), la toute nouvelle filiale du groupe brassicole SABC. À la faveur de cet investissement d’un montant de 18 milliards de FCFA, le leader du marché brassicole ambitionne de produire 30 000 tonnes de gritz de maïs chaque année, au moyen de la transformation de 60 000 tonnes de maïs brut achetées auprès des producteurs locaux.
En plus de contribuer au développement de la chaîne de valeurs du maïs au Cameroun, en encadrant et procurant d’importants revenus aux agriculteurs, la maïserie de la CFC permettra à la SABC de satisfaire localement l’intégralité de ses besoins en gritz de maïs (10 000 tonnes sont achetées annuellement auprès de Maïscam), pour la fabrication de la bière. « Avant mon arrivée, SABC était à 35% de valeur ajoutée locale dans ses produits. Aujourd’hui, nous en sommes à moins de 60% et ambitionnons d’atteindre 75% à terme », explique Emmanuel de Tailly, le DG de la SABC, qui souligne ainsi le bien-fondé de cet investissement.
Selon les projections de la SABC, la production de 30 000 tonnes de gritz par an implique le développement de 12 000 hectares de champs de maïs par 30 à 40 000 paysans, qui seront structurés en coopératives pour un meilleur accompagnement par la CFC. « De ce point de vue, nous comptons nous appuyer sur le Pidma (Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles, NDLR) », explique M. de Tailly.
Cap sur l’aviculture
Le Pidma est un projet financé au Cameroun par la Banque mondiale, à hauteur de 50 milliards de FCFA. À travers divers accompagnements des coopératives de producteurs, ce projet vise à développer les chaînes de valeurs du manioc, du maïs et du sorgho dans le pays, afin d’approvisionner les agro-industries locales et ainsi limiter les importations de ces matières premières agricoles.
Après le développement de la chaîne de valeurs du maïs, la nouvelle filiale du groupe SABC ambitionne de s’attaquer à l’aviculture. « La Compagnie fermière camerounaise entend apporter son expertise pour l’amélioration de l’offre en nutrition animale, avec la mise en place d’une ferme parentale qui produira 112 500 œufs à couver par semaine, et d’un couvoir capable de produire 90 000 poussins d’un jour par semaine, destinés à l’élevage de poulets de chair par des éleveurs camerounais », lit-on dans la fiche de présentation de l’entreprise.
Cette autre activité permettra au Cameroun de réduire ses importations de poussins d’un jour et d’œufs à couver depuis des pays tels que le Brésil, le Maroc et la Turquie. Le moindre grippage de la chaîne de ces importations a souvent provoqué le ralentissement de la production locale, dont le corollaire est le renchérissement des prix des produits aviaires sur le marché.