(BFI) – Le groupe d’action financière (Gafi), qui lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, a sorti vendredi 23 octobre 2025, le Burkina Faso, le Mozambique, le Nigeria et l’Afrique du sud de sa « liste grise » de pays sous surveillance renforcée, a-t-il annoncé au terme d’une réunion plénière à Paris.
Quand un pays est inscrit sur la liste grise du GAFI, cela veut dire qu’il a encore des faiblesses dans la gestion de ses flux financiers. Le pays est alors surveillé de près et doit prouver qu’il fait des efforts pour améliorer ses règles et ses contrôles. Être sur cette liste peut créer de la méfiance chez les investisseurs et les banques étrangères, car cela montre que le pays n’est pas encore totalement sécurisé pour les échanges d’argent.
La bonne nouvelle, c’est que le Burkina Faso vient de sortir de cette liste grise. Le Burkina Faso, inscrit depuis février 2021, a amélioré la surveillance du secteur bancaire et des professions non financières réglementées. Le Nigeria, ajouté en février 2023, a modernisé son cadre réglementaire et renforcé la coordination entre institutions. L’Afrique du Sud a perfectionné ses dispositifs de détection du blanchiment et du financement du terrorisme, tandis que le Mozambique a accru le partage d’informations entre agences et le suivi des transactions transfrontalières.
En Afrique du Sud, la réaction des marchés a été immédiate : le rendement des obligations souveraines à dix ans a légèrement reculé et le rand s’est apprécié face au dollar, traduisant un regain de confiance des investisseurs. Pour le Nigeria, la mesure devrait faciliter les transferts de fonds de la diaspora, évalués à près de 20 milliards de dollars par an, et réduire les coûts de transaction pour les banques locales.
Les économistes estiment que cette sortie de la liste grise pourrait rendre les quatre pays plus attractifs pour les investissements directs étrangers (IDE) et alléger les contraintes sur les flux de capitaux, dans un contexte mondial où la conformité financière devient un facteur clé d’intégration économique.
Sortir de la liste grise du GAFI est donc une excellente nouvelle. Cela améliore l’image du pays à l’étranger, rassure les investisseurs et facilite les échanges financiers. Les banques internationales auront plus confiance, les entreprises étrangères seront plus prêtes à collaborer, et cela peut attirer de nouveaux investissements. C’est aussi un signe que le pays avance vers une économie plus stable et plus transparente. Toutefois, le GAFI rappelle néanmoins que cette sortie ne constitue pas une exonération durable : les pays concernés devront poursuivre leurs réformes et rester soumis à des évaluations périodiques.
Aujourd’hui, plusieurs pays africains sont encore sur la liste grise du GAFI. On y retrouve notamment l’Algérie, l’Angola, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, la République démocratique du Congo, le Kenya, le Mali, le Mozambique, la Namibie, le Nigéria, l’Afrique du Sud, le Soudan du Sud et la Tanzanie. Ces pays travaillent eux aussi à renforcer leurs systèmes pour, un jour, sortir de cette liste.
Pour l’Afrique, cette décision du GAFI montre une dynamique positive en matière de gouvernance financière et de lutte contre les flux illicites, estimés à près de 90 milliards de dollars par an, selon la CNUCED.
Paul Nkala




