(BFI) – Une conférence régionale consacrée au financement des petites et moyennes et entreprises (PME) au moyen de l’affacturage a réuni, depuis hier 12 mai, à Brazzaville des dirigeants des banques, des auxiliaires de justice et des universitaires. En provenance des pays d’Afrique centrale, les participants ont échangé leurs vues sur l’accès au crédit, ainsi que sur la façon de promouvoir le nouvel outil financier, l’affacturage.
Initiée par le groupe Afreximbank, en partenariat avec la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et la Banque postale du Congo, la conférence régionale pour la promotion de l’affacturage et le financement des créances en Afrique centrale vise à favoriser le meilleur accès au financement pour les entreprises locales, le développement des capacités de toutes les parties prenantes concernées et le volume des activités liées à l’affacturage sur le continent.
Durant deux journées, les participants à ce conclave tenteront d’identifier les opportunités d’affaires avec les entreprises congolaises manifestant un besoin en financement dans le cadre de l’affacturage, de sensibiliser les institutions financières et toutes les parties prenantes à l’activité, de former les affactureurs aux bonnes pratiques internationales en matière de cette opération, a précisé la directrice générale de l’initiative commerciale intra-africaine à Afreximbank, Kanayo Awani.
L’affacturage vient combler l’insuffisance liée à l’accès au financement bancaire des PME et augmenter les possibilités de financement des entreprises, tout en renforçant les garanties apportées aux prêteurs. Selon l’un des conférenciers, Gatien Ondaye, l’affacturage offre des avantages en ce qu’il n’exige pas l’apport en fonds propres et la garantie. » Les PME ne remplissent souvent pas ces deux exigences. Or, l’affacturage permet aux PME de surmonter les difficultés d’accès au financement « , a confié ce cadre de la BEAC.
À ces explications il faut ajouter que l’activité d’affacturage, « factoring » en anglais, est une technique de financement et de recouvrement de créances mise en œuvre par les entreprises pour obtenir un financement anticipé et sous-traiter cette gestion à un établissement de crédit spécialisé appelé l’affactureur (factor). De façon pratique, il consiste en l’achat ferme par un factor des créances détenues par un fournisseur sur ses clients. Les deux parties à cette opération doivent nécessairement être liées par un contrat d’affacturage.
Cet instrument financier permet aux entreprises de disposer rapidement de l’argent des factures ou créances sans en attendre leur échéance, a souligné un autre conférencier, Peter Mulroy. L’affacturage représente une bouffée d’oxygène pour le secteur privé africain, a-t-il poursuivi, car il apportera des changements dans la manière de gérer les entreprises. Il a plaidé en faveur de l’instauration d’un cadre juridique sécurisé et l’implication des PME, banques, établissements de microfinance, y compris les organismes publics de soutien aux entreprises.
La République du Congo vient d’adopter fin décembre 2021 une loi relative à l’affacturage et une autre sur le crédit-bail. Les autorités congolaises veulent ainsi promouvoir ces nouveaux instruments financiers en vue de promouvoir l’accès au financement bancaire des PME. Lançant les travaux de la conférence régionale, le ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille public, Rigobert Roger Andely, a insisté sur la nécessité de créer un cadre fiscale attractif aux activités d’affacturage, le réseau des professionnels…
Placide Onguéné