(BFI) – À l’occasion des 32es Assemblées annuelles d’Afreximbank, le président de l’institution, le Professeur Benedict Oramah, a présenté le deuxième volume de son ouvrage intitulé Fondements et évolutions du financement structuré du commerce, publié par Globe Law and Business à Londres. Devant un parterre d’invités, il a partagé l’essence de son travail, fruit de plus de trois décennies d’expérience dans le domaine du financement structuré au sein de la Banque.
Dans un discours personnel et rétrospectif, Pr Oramah est revenu sur les débuts de sa carrière à Afreximbank en 1994, à une époque où le financement structuré du commerce émergeait comme une réponse innovante à la crise de la dette souveraine. Il a souligné comment ce modèle, basé sur le transfert des risques vers les acteurs capables de les absorber, a permis de débloquer le financement des échanges dans des marchés considérés comme risqués, notamment en Afrique.
Le premier volume de l’ouvrage, publié il y a plusieurs années, mettait en lumière les dynamiques des échanges Nord-Sud, largement prédominants à l’époque. L’auteur reconnaît que ce modèle, en facilitant les échanges avec les pays de l’OCDE, a parfois détourné les flux intra-africains, jugés plus complexes à financer.
Mais les temps changent. Selon lui, le commerce africain s’est profondément réorienté : les échanges Sud-Sud représentent désormais près de 68 % du total en 2024, contre seulement 23 % en 1995. L’intérêt croissant pour le commerce intra-africain, stimulé par la mise en œuvre progressive de la ZLECAf, marque une transformation majeure que les modèles de financement doivent désormais intégrer.
Le professeur a également évoqué d’autres évolutions structurantes : la découverte de nouvelles ressources naturelles, l’industrialisation progressive du continent, la montée en puissance des PME, et les réformes réglementaires en cours. « Les modèles traditionnels, centrés sur les matières premières, doivent être repensés pour accompagner la diversification des économies africaines », a-t-il affirmé.
Ce second volume se veut ainsi une réponse aux défis émergents. Il explore notamment les mécanismes permettant de transférer les risques entre pays en développement et de soutenir le financement des chaînes de valeur régionales.
Dans un moment plus personnel, Pr Oramah a exprimé sa gratitude envers les anciens présidents d’Afreximbank, les éditeurs, ses collaborateurs, ses amis et sa famille. Il a salué leur soutien indéfectible dans l’aboutissement de ce projet, qu’il considère comme un devoir de transmission de connaissances.