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« Nous voulons construire un groupe financier panafricain de référence au service de l’inclusion financière des populations » Léon Konan KOFFI, PCA du Groupe AFG Holding

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En tant que Président du Conseil d’administration de AFG Holding, qu’est ce qui a motivé le retour de votre groupe sur le devant de la scène bancaire africaine ?

À l’initiative de M. KONE DOSSONGUI, Fondateur de Atlantic Group, la maison mère de AFG Holding, et face aux mutations sectorielles, nous nous sommes engagés, il y a quelques années, dans une réflexion stratégique globale à moyen et long terme. Cette analyse a conduit à notre renforcement dans le secteur financier ainsi qu’à la fin de notre association avec le groupe bancaire marocain BCP, à la fin de 2019.

Forts de nos atouts majeurs notre passé en tant qu’opérateur de télécommunications, notre présence dans le secteur des assurances, notre expérience avérée dans le secteur financier et dans un contexte de retrait des banques internationales, nous avons décidé, à partir de notre filiale historique du Cameroun, de nous repositionner dans le secteur bancaire avec la vision de devenir une banque panafricaine de référence qui œuvre à accroître l’inclusion financière des populations africaines.

Cette volonté panafricaine s’est concrétisée avec les rachats de plusieurs filiales de BNP Paribas en Afrique (Comores, Gabon et Mali) puis la conclusion d’un accord historique avec l’État de Côte d’Ivoire pour la reprise des activités de la Banque Populaire de Côte d’Ivoire (BPCI). Cette opération, qui a été soumise à l’approbation de la Commission Bancaire de l’UEMOA, s’insère dans notre stratégie de moyen et long terme.

Avec quel « business model » ?

La banque d’aujourd’hui doit se réinventer pour adopter une approche personnalisée, car les clients sont devenus plus que jamais exigeants et précis quant à leurs attentes et à leurs besoins. Chez AFG, nous avons donc une stratégie de modèles économiques qui se déclinent par segment de marché, l’idée étant d’arriver à terme à la co-construction de nos offres avec nos clients.

Toutefois, pour atteindre notre objectif d’inclusion financière, l’une des variables communes à ces modèles est la transformation digitale qui va nous permettre d’offrir une expérience client renouvelée sur l’ensemble de nos canaux, de renforcer l’efficacité opérationnelle de nos process et processus, et partant d’explorer de nouvelles sources de revenus et de modèles économiques.

La transformation digitale de AFG est bâtie sur deux piliers. Le premier est notre concept « phygital », combinant les agences physiques classiques et les outils numériques et technologiques. Le deuxième pilier est lié à notre volonté d’être un acteur clé dans la convergence des moyens de paiement en général, et entre le mobile banking et le mobile money en particulier. Il s’agit, au-delà de combiner banque et assurance, d’envisager de vrais partenariats et synergies entre les acteurs du secteur financier, afin d’accélérer l’inclusion financière des populations.

Quelle est l’importance de la Côte d’Ivoire pour AFG ?

N’oublions pas que nous sommes historiquement le premier groupe bancaire privé de la zone UMOA, avec une longue histoire en terre ivoirienne où notre aventure a commencé il y a plus de 40 ans. C’est donc en quelque sorte le retour aux sources de l’enfant du pays !

La Côte d’Ivoire est un pays à fort potentiel. C’est une locomotive économique régionale qui délivre une croissance forte (au-dessus de 7 %, voire 8 %) qui devrait se poursuivre pendant les années à venir. Par ailleurs, les usages digitaux sont désormais ancrés dans les habitudes des populations ivoiriennes qui sont de plus en plus aguerries et demandeuses d’offres toujours plus sophistiquées. AFG Holding ambitionne d’offrir des gammes de produits innovants et de solutions digitales, dont elles sauront reconnaître la qualité et l’adéquation à leurs attentes.

Quelle sera votre stratégie de développement dans le pays ?

Une fois les autorisations réglementaires obtenues pour la finalisation du rachat de la BPCI, à court terme, il s’agira :

– D’impulser le Retail et le Corporate Banking avec des modèles économiques différentiés par segment de marché.

– De redynamiser le large réseau de distribution existant, constitué de 77 agences bancaires, dans le but d’amener les services bancaires au plus près des populations et des opérateurs économiques.

– De digitaliser nos offres, services et points de contact avec les clients pour rendre la banque plus accessible.

– De favoriser le développement de l’écosystème des PME, avec des outils digitaux de gestion à distance qui améliorent leur productivité et leur rentabilité.

– De développer des innovations technologiques pour un meilleur suivi des opérations et une meilleure qualité de service, tout en privilégiant le contact humain avec le client.

À moyen terme, il sera question :

– De développer de nouveaux relais de croissance à travers la finance durable.

– De favoriser le commerce intra-africain.

– D’accompagner le programme économique du pays et la création des champions nationaux et panafricains.

Pouvez-vous nous parler de vos projets d’expansion dans la sous-région ?

La Côte d’Ivoire constitue un hub naturel pour notre expansion dans la sous-région. Notre stratégie consiste à nous implanter dans de nouveaux marchés par l’acquisition de banques existantes ou par la création de succursales. Nous entendons consolider notre présence dans trois directions. La première est l’Afrique de l’Ouest : nous souhaitons nous implanter très prochainement au Bénin, au Sénégal et au Togo. En Afrique centrale, le Groupe est désormais solidement implanté grâce aux filiales au Cameroun et au Gabon. Le Congo, la Guinée équatoriale et le Tchad sont nos prochaines cibles.

Enfin, nous avons décidé de sortir de notre « zone historique » en nous installant dans l’Océan Indien avec le rachat de la filiale de BNP Paribas aux Comores et l’ouverture en 2023 de notre filiale à Madagascar. L’objectif est de renforcer notre présence dans cette zone et d’attaquer l’Afrique de l’Est, une région à fort potentiel de croissance.

Rédaction
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