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« Nous soutenons fortement les différentes entreprises qui sont dans le secteur de financement mobile et digital » Sergio Pimenta, Vice-président de l’IFC

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(BFI) – En visite à Lomé, Sergio Pimenta, Vice-président pour l’Afrique de l’IFC (International Finance Corporate), bras de la Banque mondiale, dédié au secteur privé, a accordé une interview à Togo First. Au menu, la nouvelle stratégie de l’institution, la PIA, digitalisation, agriculture et financement des PME et PMI togolaises.

Quels sont les domaines à fort potentiel dans lesquels la SFI pourrait accompagner les entreprises ? Logistique, technologie, tourisme… ?

Vous venez de citer certains des secteurs qui ont effectivement un potentiel très fort comme celui des infrastructures logistiques. Le Togo est doté d’un positionnement géographique et de ressources, y compris un port en eau profonde, qui lui donnent des avantages comparatifs considérables. Son positionnement sur le continent lui donne un avantage très fort en termes de logistique.

Nous voyons également beaucoup d’opportunités dans le secteur des TIC. On réfléchit à des effets de synergie entre les deux secteurs. Développer des systèmes de logistique qui reposent sur de nouvelles technologies, sera intéressant. Quand on combine les technologies numériques pour lesquelles ce pays est en train de se donner des infrastructures solides, au secteur de la logistique, vous avez des opportunités qui se décuplent.

L’IFC a identifié d’autres opportunités dans le secteur agricole et agroalimentaire, les services, le tourisme, l’énergie, la santé et l’éducation.

L’IFC a posé ses valises à Lomé en 2019, avec dans la foulée, un nouveau directeur fin 2020. Qu’est-ce qui devrait changer avec cette présence à Lomé?

Nous avons ouvert un bureau ici il y a presque deux ans et je suis très heureux d’être accompagné de mon collègue Christopher (Christopher Balliet Bléziri, depuis décembre 2020, nouveau Représentant-Résident de l’IFC pour le Togo​, ndrl) qui nous représente à Lomé. Il est évident qu’ayant un bureau sur place, les opportunités d’investissement devraient se multiplier, car déjà, nous sommes approchés par un bon nombre d’entreprises locales avec lesquelles l’IFC espère pouvoir travailler.

Alors que nous sommes approchés très régulièrement pour de nombreuses opportunités, je pense qu’un des travaux que Christopher doit et continue de faire, est justement de divulguer.

Nous avons réalisé un certain nombre d’investissements au Togo qui constituent aujourd’hui notre portefeuille. Nous avons établi des partenariats avec nos clients ici et nous sommes très satisfaits de nos engagements avec eux. Actuellement, notre portefeuille au Togo est supérieur à 350 millions de dollars, principalement concentré dans les infrastructures. Mais c’est un portefeuille que nous espérons croître fortement et rapidement.

En tant que branche de la banque mondiale en charge du secteur privé, on vous a vu par le passé, aux côtés de grandes multinationales qui opèrent au Togo : CimTogo, LCT, et dans une certaine mesure Ecobank. Alors que les PME représentent, selon plusieurs rapports du groupe de la banque mondiale, le plus important pourvoyeur d’emploi de l’économie, leur accès au financement reste encore faible. L’IFC a annoncé fin 2019 qu’elle allait changer sa stratégie pour adresser davantage les PME. Où en êtes-vous dans l’implémentation de cette stratégie ?

Je suis d’accord avec vous que les PME constituent une part très importante du tissu économique togolais, non seulement en termes de création et de maintien d’emploi, mais également de création de richesse. Raison pour laquelle il est très important de pouvoir les soutenir.

Nos interventions à la SFI se font sur une palette assez large de secteurs et de types d’entreprises. Nous travaillons avec des entreprises de grandes tailles, mais également avec des moyennes et de petites entreprises (PME). Nous sommes ainsi capables de regarder toutes sortes de schémas pour pouvoir soutenir à la fois en investissement et en conseil le monde de l’entreprise, le monde urbain où il y a plus d’emplois et également le monde rural.

L’IFC a mis en place par exemple deux lignes de partage de risque avec deux banques de la place ici au Togo. Ces instruments de partage de risque nous permettent de soutenir ces banques dans leurs efforts de financement des PMI/PME. Concrètement, nous contribuons financièrement de manière à ce que les PME puissent bénéficier du soutien bancaire.

En conséquence, pour travailler plus efficacement avec cette tranche d’entreprise (PME, PMI), nous sommes en train de mettre en place un certain nombre d’approches qui nous permettront d’aller plus loin. Parce que pour une entreprise multilatérale comme la nôtre, travailler avec les petites et moyennes entreprises constitue un certain nombre de défis.

Ce que nous pouvons offrir aux entreprises togolaises en tant que branche secteur privé du groupe de la Banque mondiale, c’est de mettre à leur disposition des instruments à la fois de conseil et d’investissement qui peuvent être très utiles.

Aujourd’hui, vous mettez la digitalisation et les nouvelles technologies au centre de vos prochaines interventions. Une annonce d’investissement du Président Makhtar Diop a été faite récemment.

Aujourd’hui, l’objectif est d’aller plus loin dans notre stratégie. Nous voulons utiliser beaucoup plus les possibilités offertes par les nouvelles technologies et le numérique. Nous voyons tout particulièrement avec la COVID-19, l’impact qu’elle a sur les économies où beaucoup d’entreprises comme les particuliers se retrouvent à utiliser les technologies digitales pour des raisons de distanciation sociale et de contrainte de déplacement. On se rend compte qu’il y a beaucoup à faire pour aider les PME/PMI à utiliser totalement les TIC ou à avoir un effet de levier grâce à elles.

Nous avons des programmes d’assistance technique mais aussi des programmes de financement où nous voulons soutenir ce type d’entrepreneuriat. L’IFC veut également faire plus pour l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes. Comme vous le savez, il y a un grand potentiel de développement si on arrive à une parité dans le monde économique entre l’homme et la femme. C’est important de soutenir ces efforts. Et des projets, des approches particuliers destinés à ces types d’entreprises, sont dans le pipe.

En parlant d’entrepreneuriat au Togo, il y a un fait qui est saisissant, les crédits fournis par le secteur bancaire au secteur agricole représentent encore moins de 1% (0,02%) du portefeuille de prêts de celui-ci, alors que le secteur primaire contribue à hauteur de 40% au PIB, et emploie 60% de la population active. Dans la nouvelle stratégie de l’IFC, quel pourrait être le dividende de l’agriculture et secteurs assimilés ?

L’accès au financement pour le secteur agricole, notamment les petits fermiers et entreprises, a toujours été un gros défi en matière de développement et c’est un aspect sur lequel il est important d’apporter des solutions. Je vois plusieurs directions d’où ces solutions peuvent provenir.

La première qui est très importante : l’accès à l’économie digitale est une façon pour les petites entreprises notamment du monde agricole qui sont plus éloignées des marchés d’avoir accès non seulement à la formation sur les différents types d’intrants à utiliser et les étapes agricoles, mais également l’accès au financement. Nous soutenons fortement les différentes entreprises qui sont dans le secteur de financement mobile et digital, parce que c’est aussi une façon avancée d’aider le monde agricole.

Je pense qu’il est aussi important d’avoir des axes d’agrégation. C’est-à-dire mettre les entreprises à travailler ensemble pour obtenir de meilleurs accès au marché. C’est une question logistique sur lequel le Togo a déjà des avantages mais des efforts peuvent encore être faits.

A l’IFC, nous travaillons, comme je l’ai dit tout à l’heure, avec les institutions financières, des banques, pour les aider à faire des financements aux PME et PMI. Nous pouvons très bien déployer ce type d’instrument dans le monde agricole, et nous voulons justement en faire plus de ce côté là.

Je pense que ce qui est intéressant ici au Togo, ce sont les efforts que le gouvernement a faits, et les résultats qu’il a obtenus en termes d’amélioration du climat des affaires; cette amélioration de l’environnement des affaires a un impact. Et principalement les grands bénéficiaires, ce sont les petites et les moyennes entreprises, qui ont accès à une plateforme de travail, beaucoup plus stable, beaucoup plus positive en termes d’investissement et autres.

Nous voyons les résultats obtenus et les retombées en termes d’investissements. Les investisseurs étrangers veulent venir, les investisseurs togolais voient les opportunités et veulent investir, il y a un mouvement qui existe et qui peut être très positif. Dans un pays qui est principalement agricole, il aura un grand impact sur le monde rural. Ce sont à la fois des axes d’interventions et de réflexions que nous avons et nous voulons pouvoir mieux soutenir.

On vous a vu dimanche dernier à l’inauguration de la PIA, dites-nous si votre institution a en projet d’investir sur cette plateforme?

C’est un projet qui va avoir un impact positif sur ce pays. C’est un projet qui a la capacité d’agréger les différentes chaînes de valeur qui existent. Nous serions très contents de soutenir cette initiative à l’avenir. C’est pour cela que je suis venu à cette inauguration dont j’ai été très honoré d’y avoir été invité.

Togofirst

Rédaction
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